La campagne officielle débute ce lundi 10 avril. Elle se poursuivra jusqu’à la veille du premier tour de l’élection présidentielle, le dimanche 22 avril. À moins de deux semaines de cette échéance électorale, Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise, continue de grimper dans les sondages. Crédité de 11% d’intentions de vote le 21 mars, il devance désormais François Fillon, candidat de la droite et du centre, et occupe la place de « troisième homme » de cette campagne.
Mélenchon décolle, Le Pen toujours en tête
Selon une enquête d’opinion Kantar Sofres One Point pour Le Figaro, LCI et RTL, publiée dimanche 9 avril, Jean-Luc Mélenchon est désormais crédité de 18% d’intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle, contre 17% pour François Fillon, et très loin devant le candidat de la gauche Benoît Hamon (9%).
En outre, en cas de duel Jean-Luc Mélenchon/Marine Le Pen au second tour, une enquête de l’institut Kantar Sofres publiée dimanche 9 avril, indique qu’il remporterait le scrutin avec 57% des voix. Mieux : 44% des Français pensent que le candidat de la France insoumise incarne le mieux « les idées et les valeurs de la gauche », devant Benoît Hamon (PS) et Emmanuel Macron (En Marche !), selon un sondage Ifop pour le JDD publié le 2 avril.
Si les « affaires » de François Fillon et la dislocation au sein du Parti socialiste profitent à Jean-Luc Mélenchon, il faut toutefois rester prudent. En 2012, il culminait jusqu’à 17% d’intentions de votes à quelques jours du premier tour, mais terminera finalement quatrième, derrière Marine Le Pen, avec 11% des voix.
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Le nombre d’électeurs indécis ou désintéressés renforce les incertitudes autour de cette campagne présidentielle. Une étude du Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po) réalisée en partenariat avec la Fondation Jean Jaurès et Le Monde du 31 mars au 2 avril indique que 79% des sondés se disent intéressés par cette élection, mais seulement 66% d’entre eux (58% chez les moins de 35 ans) sont certains d’aller voter au premier tour le 23 avril. En 2012, l’abstention avait atteint 20,5% au premier tour, 16,2% en 2007, et 28,4% en 2002.
La religion trop présente dans la campagne
Parmi les thèmes les plus discutés pendant cette campagne, l’islam, la laïcité et l’immigration occupent une position dominante, et sont propices à une instrumentalisation des candidats. En meeting à Paris dimanche 9 avril, François Fillon, candidat de la droite et du centre, a par exemple une nouvelle fois évoqué la lutte contre « le totalitarisme islamiste » : « J’appelle nos compatriotes musulmans à se soulever contre l’obscurantisme, et à nous aider à faire le ménage. », devant une foule de 25.000 personnes selon les organisateurs.
Pourtant, selon un sondage réalisé fin mars par Game Changers, Ipsos et Sopra Steria, 77% des Français trouvent que la religion occupe une place trop importante dans le débat public. Mais 74% pensent aussi que la laïcité est menacée.