À partir de l’Algérie, la crise des carburants en France, qui coïncide avec la visite de la Première ministre française Elisabeth Borne, est diversement commentée sur les réseaux sociaux.
Ce n’est pas encore la grande crise énergétique redoutée, mais la pénurie de carburant dans une partie des stations-service en France affecte considérablement les automobilistes et crée une panique qui se manifeste par de longues files d’attente devant les stations qui ont encore de l’essence et du gasoil à vendre.
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À partir de l’Algérie, la crise, qui coïncide avec la visite de la Première ministre Elisabeth Borne dimanche et lundi 10 octobre, est diversement commentée sur les réseaux sociaux.
La crise n’a rien à voir avec la conjoncture internationale et les tensions sur l’énergie. Elle a été provoquée par des mouvements de grève chez les principaux groupes énergétiques Esso-Exxon Mobil et Total.
Et elle ne fait que s’accentuer. Alors qu’une station sur cinq était en pénurie dans les premiers jours de la crise, elles étaient 29,3% lundi soir, soit près d’une station sur trois.
Les grévistes réclament des augmentations de salaire consécutivement à la hausse des profits de leurs entreprises suite à la flambée des prix du pétrole et du gaz sur les marchés internationaux.
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La pénurie est accentuée par les comportements de panique, beaucoup de Français se ruant sur les stations-service afin de faire des petits stocks.
De longues files d’attente se forment devant les pompes à essence et il faut parfois plusieurs heures pour se faire servir.
La semaine passée, un premier drame lié à la crise a été signalé. Un automobiliste qui tentait de se faire servir sans attendre son tour a été poignardé devant ses enfants.
Le Président Emmanuel Macron a appelé à éviter les comportements de panique expliquant « c’est un phénomène qui est lié purement à ces mouvements sociaux ».
« Nous sommes mobilisés et chacun des groupes est en train de finaliser des négociations salariales pour que leurs salariés puissent le plus vite possible retourner au travail, j’appelle aussi chacune et chacun à la responsabilité. Nous sommes un peuple de compatriotes solidaires », a déclaré le président français dans une allocution.
« Nous en Algérie, on a l’essence, mais on n’a pas de voitures »
Mais lundi soir, les espoirs de reprise ont été douchés par la décision des principaux syndicats de reconduire la grève.
Les 3,5% d’augmentation proposés sont jugés très en-deçà des 10% réclamés. Le gouvernement, qui a multiplié les mesures depuis le début du conflit, menace désormais d’« intervenir » pour empêcher le blocage des dépôts de carburant. Même la réquisition des salariés est envisagée.
Les salaires dévoilés dans les médias et les réseaux sociaux concernant les salaires des employés grévistes ont choqué l’opinion en France.
Un opérateur de pompe gagnerait en moyenne 4 000 à 5 000 euros mensuels, des montants que les syndicats affirment qu’ils ne correspondent pas à la réalité de la moyenne des salaires de l’ensemble des travailleurs du secteur.
En Algérie, la crise du carburant en France est vue d’un autre angle. Les 9 et 10 octobre, la Première ministre Elisabeth Borne était en visite à Alger que certains internautes algériens ont tenu à lier à la question de l’approvisionnement de la France en énergie, et plus globalement au « sauvetage » de l’économie française, comme le démontre, selon eux, le nombre impressionnant de ministres qui ont fait le déplacement en Algérie (16), ce qui est évidemment inédit.
Bien que les pénuries en France soient dues exclusivement à un conflit social qui peut être réglé d’un jour à l’autre, certains internautes en Algérie tiennent à y voir les prémices de la grande crise énergétique redoutée pour l’hiver à venir.
Complètement à côté du sujet, des pages déduisent même que la France n’a plus « aucune influence en Algérie », autrement elle aurait obtenu le carburant qui lui fait défaut aujourd’hui. Or, le carburant ne manque pas en France, mais seulement dans ses stations-service à cause de la grève.
Si la majorité des internautes se contentent, en découvrant les invraisemblables files d’attente devant les stations-services en France, de se féliciter de ne pas connaître un tel calvaire, d’autres, comme c’est le propre des réseaux sociaux, tournent la situation en dérision.
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Une vidéo d’un internaute français, qui montre un homme faire ses courses à dos de mulet en plein Paris, est par exemple largement partagée.
Enfin, actualité oblige, un internaute algérien a eu cette réflexion le jour même où des mesures sont annoncées par le gouvernement concernant l’importation de véhicules neufs et d’occasion : « Nous en Algérie on a l’essence, mais on n’a pas de voitures ».