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France : la justice lui accorde un titre de séjour mais le gouvernement décide de l’expulser

En France, une décision de justice ouvrant la porte la régularisation d’un étranger ne suffit visiblement pas pour lui éviter une obligation de quitter le territoire (OQTF). Ce que confirme le cas de ce ressortissant nigérian interpellé chez lui ce jeudi matin par la police en vue de l’expulser.

Quelques jours seulement après une décision de justice lui ouvrant la voie à la régularisation de sa situation, Abdourahmane Ridouane, dirigeant d’une mosquée à Pessac, au Sud-Ouest de la France, reçoit une visite de la police.

Son interpellation intervient, selon la presse locale, dans le cadre d’une procédure d’expulsion, tout à fait contraire à la décision de justice.

Selon son avocat, cité ce jeudi 8 août par le journal Sud Ouest, le ressortissant de nationalité nigériane a été interpellé chez lui à 6 h 30. Les policiers ont perquisitionné son domicile, ainsi que la mosquée qu’il dirige. Les autorités françaises l’accusent d’appartenir au courant « salafiste ».

Les autorités françaises l’accusent « d’antisémitisme » et de haine « à l’encontre d’Israël et des juifs »

Une source proche du dossier, rapportée par le même journal, indique que l’interpellation de cet étranger est intervenue dans le cadre d’un arrêté ministériel d’expulsion du ministère de l’Intérieur, publié lundi dernier.

Alors qu’il est déjà sous le coup d’une assignation à résidence durant la période des JO de Paris 2024, le ministère de l’Intérieur lui reproche également la diffusion « d’une idéologie hostile aux valeurs et institutions de la République française ».

Abdourahmane Ridouane est aussi accusé « de publications à teneur antisémite et haineuse à l’encontre d’Israël et des juifs ». Cela remonterait à quelques jours après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier.

La publication que lui reprochent les autorités françaises était un dessin de presse présentant le Hamas comme un mouvement « d’autodéfense » et « dédouanant cette organisation de la dimension terroriste de son action ».

L’interpellation du ressortissant nigérian est intervenue à seulement quelques jours d’une décision de justice rendue par le tribunat administratif de Bordeaux en la faveur de sa régularisation.

Le même journal rappelle en effet que le tribunal a ordonné, la semaine dernière, aux autorités de « réexaminer » la demande de renouvellement de titre de séjour de Abdourahmane Ridouane, restée sans réponse.

La décision de justice a également ordonné la délivrance d’un récépissé provisoire lui permettant de travailler en France.   

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