Les soutiens du président français Emmanuel Macron ont dénoncé samedi à l’unisson une « instrumentalisation politique » par l’opposition de l’affaire Benalla, du nom de l’ancien collaborateur du président, Alexandre Benalla, accusé de violences.
« Il y a eu une instrumentalisation politique. Ceux qui exerçaient le monopole du pouvoir depuis des décennies essayent de déstabiliser le nouveau président », avance ainsi François Bayrou (MoDem, centre), un des plus fidèles alliés de M. Macron, dans une interview au Monde où il récuse toute « affaire d’Etat » et fustige « l’ère du soupçon universel ».
Dans les acteurs de la riposte, Richard Ferrand, le président des députés macronistes, a tweeté que « celles et ceux qui ont cru surfer sur +une tempête dans un verre d’eau+ ont échoué », en référence aux mots que M. Macron lui-même avait employés pour qualifier la polémique qui sévit depuis plus de dix jours.
« Sur le terrain, tout le monde a compris la lamentable tentative de récupération politique de la faute professionnelle d’un homme », a-t-il assuré.
Le 18 juillet, le quotidien Le Monde avait révélé qu’Alexandre Benalla avait frappé et molesté deux manifestants le 1er mai, alors qu’il ne disposait d’aucun pouvoir policier.
La majorité présidentielle cite à l’envi un sondage Harris Interactive réalisé de mardi à jeudi et publié samedi, montrant que la cote de confiance d’Emmanuel Macron et du Premier ministre Edouard Philippe progresse légèrement (+2) en juillet, après deux mois de forte baisse.
Même son de cloche chez Gabriel Attal, porte-parole de LREM, le parti présidentiel, pour qui les oppositions se sont « abîmées dans cette séquence ». « L’instrumentalisation politique et le blocage du processus législatif leur coûtera en termes d’image », a-t-il déclaré au magazine Le Point.
Pour la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa, il est temps de « rapidement passer à autre chose, parce qu’accessoirement le gouvernement a énormément de travail ».
L’affaire Benalla devrait cependant continuer à occuper les travaux du Parlement la semaine prochaine, avec l’examen des motions de censure de droite et de gauche à l’Assemblée mardi, et la poursuite des travaux de la commission d’enquête du Sénat, qui entendra notamment Christophe Castaner, délégué général de LREM.