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France : la question du voile resurgit à l’occasion des JO de Paris

France : la question du voile resurgit à l’occasion des JO de Paris

JO Paris Par JeanLuc Ichard - stock.adobe-com-min
JO Paris

En France, les polémiques sur le port du voile islamique sont récurrentes. La question est de nouveau posée à l’occasion des jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août).

À quelques jours de la cérémonie d’ouverture, une sprinteuse française, musulmane pratiquante, est montée au créneau pour dénoncer l’interdiction qui lui est faite de défiler avec le hijab

« Tu es sélectionnée aux JO, organisés dans ton pays, mais tu ne peux pas participer à la cérémonie d’ouverture parce que tu portes un foulard sur la tête », a écrit Sounkamba Sylla, lundi 22 juillet.

Port du voile aux JO de Paris 2024 : le cas de Sounkamba Sylla

Sounkamba Sylla est  sprinteuse membre du relais français 4×400 mètres. Musulmane pratiquante, elle a défrayé la chronique en déplorant sur Instagram le fait de ne pas pouvoir participer à la cérémonie d’ouverture à cause de son voile.  

Comme l’explique BFMTV, le problème ne vient pas du Comité international olympique (CIO) ou de la Fédération internationale d’athlétisme qui n’interdisent pas le port de signes religieux pendant les compétitions qu’ils organisent, mais des autorités françaises. Celles-ci imposent aux athlètes français « un régime de laïcité strict », selon le même média. 

Aux Jeux de Tokyo en 2021, les athlètes de la délégation iranienne avaient défilé avec un voile. Pendant ceux de Paris, les athlètes du monde entier pourront aussi porter la tenue qu’ils veulent, sauf les françaises qui évoluent pourtant dans leur propre pays, le « pays de la liberté », comme a ironisé la sprinteuse Sounkamba Sylla. Celle-ci devra faire le choix entre le voile que lui impose sa foi religieuse et la cérémonie d’ouverture. 

JO de Paris 2024 : la France critiquée pour son intransigeance sur le voile islamique 

En juin dernier déjà, l’athlète a été rappelée à l’ordre par les autorités de son pays au cours d’une compétition en Italie. Elle a dû remplacer son foulard noir par une casquette bleue, sous laquelle elle a porté un bout de tissu pour couvrir ses cheveux. Selon les médias français, elle pourrait recourir au même « subterfuge » au cours de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024. 

Le Parisien rapporte que la sprinteuse pourrait défiler vendredi prochain avec une casquette, tandis que L’Équipe assure qu’elle pourra porter librement son voile au village olympique.

Tout cela par la faute de l’intransigeance du ministère français des Sports qui considère les athlètes français participant aux jeux de Paris comme étant chargés d’une mission de service public et tenus de ce fait à un certain devoir de neutralité.

La ministre Amélie Oudéa-Castéra s’en tient à une jurisprudence du Conseil d’État, plus haute juridiction administrative de France, qui a appuyé en juin 2023 la Fédération française de football (FFF) dans son interdiction du port du voile islamique pendant les matchs de football féminin. 

Cette intransigeance française est très critiquée et pas seulement par les athlètes musulmanes concernées. 

En septembre dernier, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a réagi aux propos de la ministre française sur la question, estimant que "personne ne devrait imposer à une femme ce qu’elle doit porter ou non », et déplorant des « pratiques discriminatoires qui peuvent avoir des conséquences néfastes ».

Le 16 juillet, soit dix jours avant l’ouverture des JO de Paris,  Amnesty International a fustigé dans un rapport « les atteintes aux droits humains des femmes et filles musulmanes causées par l’interdiction du foulard dans le sport en France ». 

Pour l’ONG, la France est le seul pays européen à interdire les "couvre-chefs religieux, que ce soit dans des lois nationales ou soit dans des règlements sportifs spécifiques ».

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