Comme tous les pays de la planète, l’Algérie et la France ne sont pas épargnées par les retombées économiques de la guerre en Ukraine.
La première paye plus cher ses céréales et la seconde fait face au spectre d’une grave crise énergétique.
Pour Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, il y avait pourtant un moyen pour les deux pays de se tirer d’affaire.
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« Si vous m’aviez écouté en septembre 2021, au lieu de regarder ailleurs, vous ne seriez pas là où vous en êtes », a-t-il déclaré à l’adresse des autorités de son pays, dans un discours prononcé ce samedi 3 septembre à Lille.
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Pour le leader de la première force politique d’opposition en France, l’équation est simple : il suffit d’échanger les céréales françaises contre le pétrole et le gaz algérien, a pris hors inflation.
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Pétrole contre céréales
« Les Algériens, il leur manque des céréales, et 20% de ces céréales viennent de France. Par conséquent, on va les voir dans une bonne relation unitaire, égalitaire, respectueuse, en leur disant, écoutez : vous avez du pétrole et du gaz et nous on a des céréales. Alors on échange et on se le paye à prix hors inflation », a-t-il suggéré.
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Mélenchon regrette qu’on n’ait pas tenu compte de sa proposition. Pour lui, Emmanuel Macron, qui a effectué une visite en Algérie entre le 25 et le 27 août, n’a rien eu.
« Monsieur se figure qu’on peut continuer d’aller à Alger, donner des ordres et que les gens vont les exécuter. Résultat, il est reparti une main devant, une main derrière, il n’a rien », a fustigé l’homme politique de gauche qui souligne que les Italiens ont devancé les Français sur ce dossier.
« Les Italiens sont venus avant, et les Algériens, comme ils font des affaires, ont dit : vous payez bien, ok on vous le vend. C’est une grosse erreur qui a été faite là », accuse Jean-Luc Mélenchon.
Déjà gros fournisseur de gaz pour l’Italie, l’Algérie a accepté d’augmenter ses fois vers ce pays à hauteur de 9 milliards de mètres cubes supplémentaires d’ici à 2023-2024, en vertu d’un accord signé entre les deux pays en avril dernier.
En juillet, le groupe pétrolier Sonatrach a signé un contrat de 4 milliards de dollars avec d’autres compagnies étrangères dont ENI (Italie) pour le développement d’un champ gazier dans le sud algérien destiné à augmenter encore l’approvisionnement de l’Italie.
La France fait face à la menace d’une crise énergétique l’hiver prochain. Jeudi 1er septembre, le géant gazier russe Gazprom a suspendu ses livraisons au Français Engie.
Lors de son séjour à Alger, Emmanuel Macron a expliqué que les quantités de gaz livrées par l’Algérie à la France n’étaient pas de nature à changer la donne (8% des importations françaises qui elles, ne représentent que 20% du mix énergétique du pays).
Mais la question du gaz s’est invitée dans la visite, au lendemain de laquelle Engie a annoncé des négociations avec Sonatrach sur des contrats de long terme.