D’ici la fin de l’année, Orange va retirer du paysage urbain l’intégralité des cabines téléphoniques. Une économie de moyens utile par rapport à leur coût d’entretien.
Les cabines téléphoniques feront bientôt du passé. Elles s’apprêtent à rejoindre le minitel, le walkman, ou encore les disquettes au panthéon des évolutions technologiques devenues aujourd’hui obsolètes. Orange, l’entreprise de télécoms qui gère leur utilisation et leurs maintenance s’est engagé à démonter avant le 31 décembre 2017 les derniers “Publiphones” où se pressaient les Français avant l’ère du mobile et d’Internet. Selon les informations du Parisien, l’opérateur aurait décidé de retirer des rues ces cabines inutilisées, qui coûtent cher.
Ce mouvement de retrait des cabines téléphonique avait été amorcé à la fin des années 1990, alors que la téléphonie mobile commençait à décoller. En 2015, le vote de la loi Macron entérinait la fin de l’obligation faite à Orange de maintenir les quelques 46.000 cabines téléphoniques toujours en service sur le territoire français, alors qu’elles étaient près de 300.000 il y a trente ans. C’est le groupe Veolia qui est chargé de démonter les cabines restantes et de recycler les matériaux – verre, aluminium.
Plus de 10 millions d’euros d’entretien par an
Pour Laurentino Lavezzi, directeur des affaire publiques d’Orange interrogé par Le Parisien, le mouvement de désinstallation est devenu essentiel, compte tenu du coût d’entretien que ces “Publiphones” représentent pour l’opérateur. D’après lui, elles représentent “plus de 10 millions d’euros de déficit par an en coût d’entretien”. Un prix exorbitant au regard des chiffres de fréquentation qu’elles enregistrent : avec une durée moyenne d’appel par cabine de 10 secondes par jour, le directeur souligne que sur les 10.000 cabines encore en service au premier trimestre 2017, “la moitié n’ont pas décroché une seule fois”.
Pourtant, bien que les urbains soient majoritairement équipé d’un téléphone mobile, il existe encore quelques zones blanches en milieu rural. Laurentino Lavezzi connaît la question et préfère parler d’un problème plus large, qui concerne surtout“l’aménagement du territoire et la disparition progressive des services publics”. Il a également précisé que le groupe de télécoms avait choisi d’investir “dans le développement des réseaux mobiles”, plutôt que dans “l’entretien de cabines inutilisées”. En 2000, ce service générait 516 millions d’euros de chiffre d’affaires : aujourd’hui, le trafic des cabines représente 0,6% de ce qu’il était alors.