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France : les déclarations d’embauche au plus haut depuis 2006

France : les déclarations d’embauche au plus haut depuis 2006

La Tribune / Andrew Winning / Reuters
Sur un an, le nombre de déclarations d'embauche a progressé de 8,6% dans le secteur de la construction

Plus de 686.000 déclarations d’embauche de plus d’un mois ont été enregistrées par l’Ursaff en octobre, un record depuis 2006. Cette dynamique est particulièrement portée par le secteur de la construction qui multiplie fortement les embauches ces derniers mois.

Les bons indicateurs se multiplient pour l’économie française. Après une embellie du climat des affaires au cours de ces derniers mois, les chiffres sur les dernières déclarations d’embauche des employeurs restent à des niveaux record selon le dernier baromètre économique de l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss) et la caisse nationale du réseau des Urssaf.

D’après les chiffres collectés par l’administration, le nombre de déclarations d’embauche de plus de un mois de l’ensemble des secteurs hors intérim a légèrement augmenté en octobre (+0,1%) après une forte hausse de 4,5% du mois de septembre.

« Le niveau élevé du mois dernier se maintient (686.000). Sur trois mois, les déclarations d’embauche de plus de un mois progressent de 4,4 %. Sur un an, elles augmentent de 8,0 %. »

La conjoncture favorable concerne toutes les régions. La moitié des anciennes régions enregistrent une hausse annuelle des embauches de plus de un mois supérieure à 5%.  La Franche-Comté (+ 11,5 %), la Corse (+ 9,4 %) et la Basse-Normandie (+ 8,6 %) sont les plus dynamiques. Les régions Nord-Pas-de-Calais (+ 1,1 %) et Haute-Normandie (+ 3,1 %) affichent les progressions les plus faibles.

Montée en puissance des CDI

Parmi les déclarations effectuées, le nombre de contrats à durée indéterminée (CDI) signés est également au plus haut depuis 10 ans (331.000, soit 48,2%). Depuis le mois de janvier 2015, cet indicateur connaît une hausse régulière hormis quelques baisses notables comme en janvier ou en juillet dernier. Du côté des contrats à durée déterminée (CDD), la tendance est plutôt à la baisse (354.000 CDD signés au mois d’octobre). Après avoir connu un pic en avril dernier à 376.000, le nombre moyen de déclarations est en diminution.

 

Seuls les CDD de plus d’un mois sont pris en compte.

Sur l’ensemble du secteur privé, les effectifs salariés des entreprises étaient en hausse de 0,4% sur le deuxième trimestre et de 1,7% sur un an. La masse salariale progressait de 0,8 % au deuxième trimestre 2017 et de 3,5 % sur un an.

Malgré les derniers bons chiffres d’embauche en CDI, les CDD restent largement majoritaires dans la répartition totale des contrats signés, qui inclut les contrats de moins de un mois. L’organisme collecteur des cotisations de Sécurité sociale a enregistré au troisième trimestre 6,32 millions d’embauches (-0,7%), dont 85,3% en CDD. Toutefois, en tendance, la part des CDI augmente depuis fin 2014 : elle est passée de 12,8% à 14,7%.

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La construction reste dynamique

Sur l’ensemble des secteurs étudiés, la construction tire clairement son épingle du jeu. D’après les dernières données trimestrielles publiées à la fin du mois d’octobre dernier, le nombre d’embauches de plus deun mois a progressé de 8,6% en glissement annuel contre 8,1% dans l’industrie et 3,8% dans le tertiaire.  En revanche, ce dynamisme sur le front de l’embauche demeure fragile. En effet, les déclarations d’embauche de plus d’un mois baissent dans les trois grands secteurs entre le deuxième et troisième trimestre.

« C’est dans l’industrie que la baisse est la plus marquée, bien que relativement modérée en comparaison de la forte hausse du trimestre précédent : – 1,1 % après + 9,5 %. Le secteur tertiaire enregistre quant à lui une diminution de 0,5 % après + 2,9 %. La baisse est encore très légère (- 0,3 %) dans le secteur de la construction après une progression de 5,2 % au deuxième trimestre. »

Par tailles d’entreprises, la situation diffère entre celles de moins de 20 salariés, où les embauches ont baissé de 2,0%, et celles de plus de 20 salariés, où elles s’inscrivent en hausse de 0,3%.

L’intérim se maintient à des niveaux élevés

Considéré comme un indicateur avancé de la situation générale de l’emploi, le rythme de croissance de l’emploi intérimaire est resté très dynamique malgré un ralentissement par rapport à la progression de septembre. Selon le baromètre Prism’emploi, élaboré à partir des données des professionnels du recrutement et de l’intérim, publié ce lundi, la progression atteint 9,2 % en octobre contre 12% en septembre.

« Malgré une décélération de la croissance par rapport au mois dernier, la tendance observée en octobre demeure très dynamique et reste supérieure à la progression moyenne enregistrée depuis le début d’année 2017 (+8,6 %) ».

L’emploi intérimaire progresse dans l’ensemble des secteurs. La hausse est particulièrement marquée dans les transports (14,8%) ou l’industrie (+11%). Le ralentissement a été marqué dans les services (+5,9% en octobre contre +10,2 % en septembre) et dans le commerce (+4,6%après +11,3%).

Toutes les catégories professionnelles ont bénéficié d’une amélioration : le développement de l’emploi intérimaire est porté par les ouvriers non qualifiés (+11,5 %), les cadres et professions intermédiaires (+11,0 %), les employés (+7,4 %) et les ouvriers qualifiés (+6,3 %).

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L’emploi temporaire explose en Bourgogne-Franche-Comté

L’emploi intérimaire a progressé partout lorsque l’on observe les chiffres en glissement annuel (variation par rapport à octobre 2016). Les régions où les effectifs intérimaires augmentent le plus sont : Bourgogne-Franche-Comté (+20,3 %), Bretagne (+13,5 %) et Nouvelle-Aquitaine (+13,2 %). A l’opposé, la région Hauts-de-France (+2,9 %) après avoir été caractérisée en 2016 par un dynamisme remarquable, connaît depuis quelques mois une progression plus modeste.

La multiplication des embauches en CDD et la forte hausse du recours à l’intérim n’indiquent pas toujours de signes encourageants pour faire baisser la précarité sur le marché du travail. Une étude du parcours professionnel des intérimaires réalisée par l’observatoire de l’intérim en 2015 rappelait que, un an après leur inscription, plus des deux tiers d’entre eux (70%) sont toujours en emploi mais 10% sont en CDI, 9% en CDD, 50% en intérim et 1% en stage. Par ailleurs, les signes encourageants de l’emploi indiquent que si la reprise se confirme, le taux de chômage baisse à un rythme encore très faible. La réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage engagée par le gouvernement Philippe pourrait constituer un levier efficace à condition que la conjoncture économique reste favorable.

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