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France : l’islamophobie repart de plus belle après la trêve olympique

France : l’islamophobie repart de plus belle après la trêve olympique

France Par cyrano / Adobe Stock
France

Passée la trêve olympique (26 septembre – 11 août), le discours islamophobe se banalise à nouveau en France. Ce ne sont plus la partie extrémiste des musulmans ou l’interprétation rigoriste de l’Islam qui sont ciblés, mais les textes sacrés de la religion.

La tentative d’incendier une synagogue samedi à Montpellier par un suspect algérien est un prétexte tombé du ciel que la sphère islamophobe française ne pouvait pas ne pas instrumentaliser à outrance. 

Le schéma est décidément éculé. Un dérapage verbal d’un imam radicalisé ou un extrémiste qui commet ou s’apprête à commettre un acte violent, et c’est toute la communauté musulmane, voire la religion musulmane elle-même qui en portent toute la responsabilité.  

« Il y a une islamophobie qui travaille la société française et, de passion populaire cette islamophobie est devenue une passion d’intellectuels », a regretté l’écrivain Aurélien Bellanger sur les ondes de France Inter. 

L’actualité en France est marquée depuis quelques jours par deux fâcheux événements presque simultanés. 

Samedi 24 août, un jeune musulman a tenté de mettre le feu à une synagogue à la Grande Motte, dans le sud de la France. L’auteur de la tentative d’incendie est un Algérien de 33 ans en situation régulière, selon de nombreux médias français. Il a été très vite interpellé. 

Toujours dans le sud de la France, à Marseille, la mosquée des Bleuets est dans le viseur des autorités qui souhaitent la fermer à cause de propos extrémistes qu’aurait tenus son imam, un certain Ismail Beldjilali. Les deux sujets ont été fortement médiatisés par de nombreuses chaînes de télévision. Et ce n’est pas nouveau. 

« L’islamophobie est extrêmement présente sur les plateaux et ceci est une anomalie », dénonce Aurélien Bellanger pour qui « la société française était malade de cette islamophobie et que des personnes l’avaient volontairement attisée ».

Il faut dire que les deux événements cités n’ont fait qu’accentuer le débat sur la nature de l’Islam qui a été relancé la semaine passée par le philosophe Michel Onfray. 

France : une islamophobie « volontairement attisée » 

« Hélas, il y a des choses qui sont données dans le Coran et j’estime qu’on devrait pouvoir en parler clairement », a déclaré Michel Onfray sur France 2. 

Avant d’aller droit au but : « Quand on dit que l’Islam est une religion de paix, de tolérance et d’amour, je me dis où trouver-vous la tolérance, la paix et l’amour ? ». 

La tentative d’incendie d’une synagogue a relancé de plus belle le vieil amalgame entre Islam et antisémitisme. 

Sur le plateau de CNews, le journaliste d’extrême-droite Garen Shnorhokian s’est montré formel : l’antisémitisme et la haine des juifs sont intrinsèques à l’Islam. Shnorhokian est allé trop loin en suggérant de retirer certains passages du Coran pour l’« adapter » à la France, seul moyen selon lui pour la religion musulmane de continuer à exister et à se pratiquer dans ce pays. 

« Si on veut continuer à avoir un islam en France, il va falloir adapter la religion musulmane (…) ça veut dire qu’il va falloir retirer des passages du Coran », a-t-il dit, rappelant que Napoléon a fait la même chose avec le judaïsme en 1806. 

« Sauf que, a-t-il poursuivi, cela n’est pas possible parce que le Coran est incréé, c’est la parole directe de Dieu », pour conclure qu’ « il n’y a aucun moyen de régler ce problème ». Autrement dit, l’Islam est pour lui définitivement incompatible avec la République française. 

« Comment peut-on dire de telles absurdités? », s’est interrogé sur X Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux États-Unis et en Israël. 

« Il faut évidemment dénoncer l’islamisme, mais il y a une façon de le faire qui me semble pas bien faite », souligne Aurélien Bellanger pour qui « il ne s’agit pas de dire que l’islam est incompatible avec la République, parce qu’on finit toujours par dire ce genre de choses » et par stigmatiser une communauté entière. 

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