À peine la polémique sur l’interdiction du port de l’abaya dans les écoles terminée, avec l’arrêt rendu par le Conseil d’État confortant la position du gouvernement, une autre risque d’éclater en France, toujours en rapport avec les habits des femmes musulmanes.
La France risque de se déchirer de nouveau pour un morceau de tissu.
Le gouvernement vient en effet de signifier officiellement l’interdiction du port du hidjab par les athlètes de la délégation française aux Jeux olympiques de Paris prévus en 2024.
L’interdiction sera effective même si le Comité olympique international (CIO) l’autorisait, a assuré la ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra.
S’exprimant dimanche dans une émission de France 3, la ministre a défendu la position “de la France” sur le sujet, exprimée d’une manière “très claire” par le gouvernement à la faveur de la décision du Conseil d’État.
Cette position est un “attachement à un régime de laïcité strict, appliqué strictement dans le champ du sport“, a-t-elle expliqué.
Le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative en France, a validé le 7 septembre dernier l’interdiction du port de l’abaya dans les établissements scolaires, décidée fin août par le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal.
Auparavant, en juin dernier, la même juridiction avait débouté un collectif de footballeuses voilées qui l’avait saisie pour contester l’interdiction par la Fédération française de football (FFF) du port du Hidjab pendant les compétitions.
Dans son arrêt, le Conseil d’État avait statué que « les fédérations sportives (…) peuvent imposer à leurs joueurs une obligation de neutralité des tenues (…) afin de garantir le bon déroulement des matchs et prévenir tout affrontement ou confrontation“.
Pas de hidjab pour les athlètes françaies aux prochains Jeux olympiques
“Les représentants de nos délégations, dans nos équipes de France, ne porteront pas le voile (aux JO 2024)“, a ajouté Oudéa-Castéra, plus explicite, rappelant “l’interdiction de toute forme de prosélytisme“, qui signifie “la neutralité absolue du service public“.
Le CIO appréhende le voile comme un facteur culturel et non comme un facteur cultuel.
De ce fait, il ne l’interdit pas pendant les compétitions qu’il organise.
La France, pays hôte des prochains Jeux olympiques, n’a aucun moyen de contourner une éventuelle autorisation du CIO et se limite donc à interdire le voile pour ses seuls athlètes, sans les autres délégations.
Même parmi les différentes fédérations françaises, certaines n’interdisent pas le Hidjab, comme celles de rugby et de handball.
Au niveau international, la FIFA a levé l’interdiction en 2014 et la dernière coupe du monde féminine (juillet -août derniers) a vu la participation d’une femme voilée pour la première fois . Il s’agit de la marocaine Nouhaila Benzina.
Les polémiques sur le Hidjab en France sont récurrentes depuis 1989.
Cet habit islamique féminin est strictement interdit dans les établissements scolaires depuis 2004.
Le voile intégral est, lui, interdit dans l’espace public depuis 2010.