Nouvelle polémique en France à propos du Rramadan. Après le jeûne des footballeurs musulmans, c’est le respect de la laïcité pendant ce mois sacré qui est à l’origine de cette controverse.
Le ministre de l’Éducation a évoqué des atteintes à la laïcité pendant ce mois sacré pour tous les musulmans. Le recteur de la Grande mosquée de Paris n’a pas apprécié.
Pap Ndiaye a fait état de la recrudescence des atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires chaque année pendant le Ramadan.
Au cours de mars dernier, dont une partie a coïncidé avec le Ramadan, 500 cas ont été signalés dans les écoles et collèges français, a précisé le ministre sur le plateau de France 3, faisant remarquer que le chiffre était en hausse par rapport aux mois précédents.
Plus explicite, Ndiaye a souligné qu’il y a une recrudescence du nombre des cas « chaque année au moment du Ramadan » en France.
Le ministre français de l’Éducation n’a toutefois apporté aucune précision quant à la nature de ces actes que ses services considèrent comme des atteintes à la laïcité. L’autre moment de l’année qui voit le nombre de ce genre d’actes augmenter, c’est la commémoration en octobre de l’assassinat du professeur Samuel Paty, décapité en 2020 par un jeune radicalisé.
La Grande mosquée de Paris n’a guère apprécié que la recrudescence de ce genre d’actes soit liée au mois du jeûne musulman. Son recteur, Chems-Eddine Hafiz, relève dans une lettre de protestation au ministre, le caractère « discriminant » d’une telle affirmation.
Ramadan en France : la Grande mosquée de Paris répond au ministre
M. Hafiz se demande d’abord quelle « analyse sérieuse » a pu mener le ministre à être aussi « catégorique » dans sa déduction et lui rappelle que ce type de propos risque de le « discréditer ».
Rappelant que son institution a toujours œuvré pour expliquer le principe de la laïcité, le recteur de la Grande mosquée de Paris s’est dit disposé à échanger avec Pap Ndiaye sur la question, non sans exprimer son « exaspération » devant un tel discours dont il s’inquiète de la portée auprès des citoyens.
Pour Chems-Eddine Hafiz, le mois de ramadan en France a surtout coïncidé avec de belles actions de solidarité et c’est ce que, selon lui, le ministre de l’Éducation aurait dû relever.
Il cite tous ces jeunes bénévoles qui, aux côtés de la Grande mosquée de Paris, ont contribué à offrir chaque soir pendant tout le mois de ramadan, 3.000 repas aux démunis dans 25 villes françaises. Et cela, tient-il à souligner, de manière tout à fait « indifférenciée ».
Pour le ministère de l’Éducation, qui s’est exprimé à travers une déclaration à l’AFP, il n’y a pas de stigmatisation d’une religion dans les propos du ministre qui a juste repris « les remontées » de ses services « qui peuvent faire état au moment des fêtes religieuses d’une augmentation des signalements ».
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