En France, les lois sur l’immigration ont été durcies ces dernières années. Les sans-papiers galèrent pour régulariser leur situation, trouver un emploi ou louer un logement décent. Même quand ils sont éligibles à un titre de séjour, car parents d’enfants scolarisés, les préfectures trainent des pieds.
C’est le cas de Elalia Boumediene, dont l’histoire est relatée ce vendredi 3 mai par le journal Le Télégramme. Cette ressortissante algérienne vit à Lannion, en région Bretagne, à l’Ouest de la France. Mère de trois enfants, elle est sans titre de séjour depuis maintenant deux ans. Elle risque de se retrouver à la rue, car n’ayant aucune solution d’hébergement.
Elalia Boumediene a déposé une demande de titre de séjour le 31 août 2022. Depuis, elle attend une décision. Mais la préfecture ne lui donne aucune réponse. Ni positive ni négative. Hébergé provisoirement, la jeune maman de 37 ans ne peut ni travailler ni louer son propre appartement.
Les employeurs tout comme les propriétaires de logements exigent des papiers en règle pour louer. La loi nouvelle loi sur l’immigration prévoit de lourdes peines pour ceux qui font travailler ou hébergent des étrangers en situation irrégulière.
Arrivée en France en 2017
« Je suis coincée de tous les côtés et être en attente d’aides n’est pas simple », résume la ressortissante algérienne au journal Le Télégramme.
Actuellement, Elalia Boumediene est hébergée temporairement grâce à un dispositif mis en place par le conseil départemental. Ses trois enfants, âgés de 10 ans, 7 ans et 3 ans sont scolarisés. Mais elle doit libérer le logement dans 10 jours. « C’est la loi, le Département héberge les familles jusqu’aux trois ans de l’enfant mais pas au-delà », explique un membre du collectif de soutien aux sans-papiers du Trégor, qui aide Elalia dans ses démarches.
« Je suis arrivée en France en 2017, enceinte de mon deuxième enfant, pour rejoindre mon mari en région parisienne, à Créteil. J’avais un visa de tourisme. Mais après quelque temps, nous nous sommes séparés et je me suis retrouvée sans ressources », raconte-t-elle. Pour elle, pas question de retourner en Algérie où elle n’a plus de projets. « D’ailleurs, il lui est interdit de quitter le territoire français, car ses enfants sont scolarisés ici », signale Philippe Vital.
« Je rêve d’une vie tranquille ici, où je pourrais travailler. J’ai deux diplômes, je suis pilote d’avion et technicienne en informatique », affirme-t-elle. Elle en a fait copie à la Préfecture et multiplie les mails dans l’attente d’une réponse. Mais la préfecture reste silencieuse.