Une soixantaine d’imams français et venus de différents pays européens ont entamé, samedi 8 juillet, une « marche des musulmans contre le terrorisme ». Organisée conjointement par l’écrivain Marek Halter et le responsable religieux français Hassan Chalghoumi, l’initiative qui prévoit un périple sur les lieux où différents attentats terroristes ont eu lieu en Europe, fait l’objet de vives critiques de la part de certaines fédérations musulmanes françaises, rapportent plusieurs médias.
Entamée samedi, la marche vise à dissocier la communauté musulmane et le terrorisme et s’achèvera le 14 juillet en France. Elle passera par Paris, Berlin (Allemagne), Toulouse, Bruxelles (Belgique) ou encore Nice. « Si d’une seule voix les musulmans disent ‘non’, il n’y aura plus de terrorisme », a déclaré Marek Halter, co-organisateur de l’initiative, cité par Le Soir.
« Dix millions de Français ont voté pour Marine Le Pen. C’est-à-dire contre [les musulmans] », s’est insurgé Halter, cité par Libération. « Je suis né dans le ghetto de Varsovie. Je ne peux pas supporter que l’on s’en prenne à une partie de la communauté nationale », a affirmé l’écrivain juif. « On ne peut pas associer l’islam à ces barbares et ces assassins » qui tuent au nom de l’islam, a pour sa part déclaré l’autre organisateur de l’événement, Hassan Chalghoumi, imam de Drancy (Île-de-France).
C’est d’ailleurs la présence de Chalghoumi dans cette initiative qui a généré le plus de critiques de la part des associations musulmanes. Les responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM) ont de fait décliné l’invitation. « C’est inconcevable que le CFCM se range derrière Chalghoumi », a tranché Abdallah Zekri, trésorier de l’instance, cité par Libération.
En outre, Zekri ainsi que deux autres responsables musulmans – Dalil Boubakeur de la Grande mosquée de Paris et Amar Lasfar des Musulmans de France – ont fermement condamné le projet dans un communiqué commun cité par La Croix. « Extrêmement préoccupés par le regard négatif que certains Français portent sur la religion musulmane », les responsables « demandent instamment à tous les musulmans de France de participer activement à des actions tendant à mieux faire connaître les valeurs fondamentales de l’islam qui ne sont en rien contraires aux lois de la République », tout en réfutant « tout lien entre islam et terrorisme et affirment que la religion musulmane ne peut sécréter aucune forme de violence ».