En France, les femmes musulmanes qui portent le voile sont parfois victimes de discrimination à l’embauche. Malgré les compétences et les qualifications remarquables de certains candidats ou candidates, leur appartenance religieuse affichée à l’islam constitue une barrière difficile à surmonter pour rejoindre le monde du travail.

D’ailleurs, beaucoup de cadres musulmans songent à quitter la France où ils l’ont déjà fait à cause de cette stigmatisation et la discrimination à l’embauche qui se banalisent.

Selon les auteurs d’un livre sorti récemment, intitulé « La France, tu l’aimes, mais tu la quittes », les départs des cadres musulmans se compteraient en milliers, « voire par dizaines de milliers ».

France : une musulmane raconte la discrimination à l’embauche dont elle a été victime à cause de son voile

Dans un cas récent, une musulmane de France raconte, dans une vidéo postée ce lundi 29 avril sur son compte TikTok, comment elle a été « discriminée » par « une grande entreprise » lors de son entretien d’embauche à cause de son « voile ».

D’abord, elle explique qu’il s’agissait d’un entretien lié directement à sa formation et à ses diplômes. « Au téléphone, le recruteur était impatient de me rencontrer, en raison de mes diplômes et de ma disponibilité », souligne-t-elle.

D’ailleurs, elle a même fait exprès de ne pas mettre sa photo en voile sur son CV, car elle est consciente de ce qui se passe actuellement dans le monde du travail en France concernant la discrimination à l’embauche.

En arrivant à son entretien, ses craintes se confirment. En la voyant avec un voile, le recruteur lui demande aussitôt, perplexe : « C’est vous le rendez-vous ? ». Il ne s’attendait visiblement pas à rencontrer une candidate voilée.

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« Vous portez le voile et donc à partir de ce moment-là, ça nous pose un problème »

Au bout seulement de cinq minutes, le recruteur met fin à l’entretien, promettant à la candidate de la rappeler. Celle-ci insiste et lui demande plus amples détails sur le poste et sur ce à quoi elle devait s’attendre une fois embauchée.

Le recruteur lui répond : « Pour être honnête avec vous, je n’ai pas envie de vous faire perdre votre temps, ni le mien d’ailleurs. Vous portez le voile et donc à partir de ce moment-là, ça nous pose un problème ». Il lui a même demandé si elle accepte de retirer son voile, ce qu’elle a refusé.

La candidate affirme que ce qui l’a choquée le plus, ce n’est pas le fait d’être discriminée pour son voile, « car c’est la France », dit-elle. « Ce qui m’a vraiment choqué, c’est l’aisance avec laquelle il l’avait dit dans les yeux ».

Le cas de cette jeune candidate à un emploi est loin d’être isolé. Le 10 avril, le gérant d’une boutique de la marque Geox a refusé de recruter une jeune femme parce qu’elle porte le voile. Médiatisée par la demandeuse d’emploi qui a témoigné dans une vidéo devenue virale, cette affaire a suscité une vive polémique en France.