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France – Tunisie : prochaine décision sur l’extradition d’un proche de Ben Ali

La cour d’appel d’Aix-en-Provence (sud-est) se prononcera le 2 novembre sur la demande d’extradition formée par la Tunisie contre Moncef El Materi, 82 ans, un proche de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali.

Les avocats de cet ancien sénateur ont réclamé, lors d’une audience mercredi, que les juges français émettent un avis défavorable à cette demande d’extradition “scandaleusement motivée par des raisons politiques”. L’avocat général Serge Bocoviz a, de son côté, requis un supplément d’information “en raison des carences de la demande d’extradition imprécise adressée par la Tunisie”.

Lors d’une précédente audience, le parquet avait requis un avis favorable à l’extradition mais, mercredi, il a considéré que la “cour d’appel n’était pas complètement éclairée”  sur les faits.

Résidant à Paris, Moncef El Materi, sénateur jusqu’en 2011, avait été interpellé le 10 juin à la descente d’un bateau de croisière faisant escale à Marseille, en vertu d’un mandat d’arrêt international délivré fin 2011 pour “formation ou affiliation à une bande de malfaiteurs”.

La demande d’extradition transmise à la France fait également état de trois jugements ayant condamné par défaut M. El Materi en 2012 à des peines de cinq ans, huit ans, et 15 mois d’emprisonnement pour plusieurs délits tels que concussion et détournement de vestiges archéologiques.

Père de Sakher El Materi, le gendre préféré de Ben Ali et de son épouse Leila Trabelsi, Moncef El Materi fait les frais, selon son avocat Me Antonin Lévy, du “torrent de poursuites lancées contre son fils : on cherche le fils et on tape sur le père à côté”.

A l’audience, ses avocats ont rappelé que Moncef El Materi, à l’époque militaire, avait été condamné à mort en 1962 pour sa participation à un coup d’Etat avorté contre Bourguiba. Sa peine avait finalement été commuée en une condamnation aux travaux forcés à perpétuité. Il avait été libéré au bout de dix années de prison.

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