Alors que ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, multiplie les annonces et les mesures autour des expulsions des étrangers en situation irrégulière en France, un ressortissant algérien a récemment refusé de se soumettre à une mesure d’éloignement.
Dans l’attente d’une nouvelle loi sur les conditions de régularisation des étrangers, Bruno Retailleau a récemment adressé une première circulaire aux préfets pour accélérer les expulsions.
Dans sa circulaire, dont le contenu a été rapporté par des médias français, le ministre a donné des consignes précises et fermes sur la politique migratoire, tout en renforçant la mobilisation de tout l’appareil de l’État pour accélérer les expulsions.
Un Algérien refuse de se soumettre à la mesure de son expulsion
« Il vous appartient d’aller au bout de tout ce que vous pourrez faire s’agissant du traitement des étrangers menaçant l’ordre public », indique le locataire de Beauvau dans le document, s’adressant aux préfets.
Depuis son installation à la tête du département ministériel de l’intérieur fin septembre dernier, Retailleau a fait de l’immigration et des étrangers en situation irrégulière l’une de ses priorités.
Entre autres mesures, il a promis d’augmenter le nombre de places dans les centres de rétention administrative (CRA), et de rallonger la durée maximale de rétention pour faciliter les expulsions. Mais en réalité, les procédures d’éloignement sont beaucoup plus complexes.
De nombreux pays d’origine des étrangers se trouvant dans ces centres en attente de leur expulsion refusent de délivrer le laissez-passer consulaire à leurs ressortissants, ce qui complique davantage la procédure.
Selon de récents chiffres révélés par la Cimade, les procédures d’éloignement échouent dans 75 % des cas pour les ressortissants algériens, tunisiens et marocains, qui représentent la moitié des personnes enfermées aux CRA.
Le ressortissant algérien condamné une peine de 2 mois de prison ferme
Si le Maroc a récemment exprimé sa pleine coopération, sur fond de la reconnaissance de la France de « sa souveraineté » sur le territoire occupé du Sahara occidental, la situation avec les autres pays reste inchangée.
Le 18 octobre dernier, un ressortissant algérien sans papiers, âgé de 22 ans, retenu dans le CRA de Coquelles, commune située dans le Pas-de-Calais, a refusé son transport pour son expulsion vers son pays d’origine.
Selon le journal local La Voix du Nord, la police s’est déplacée au centre pour transport de cet algérien afin de procéder à son expulsion. Mais ce dernier a refusé ce transport. Il est donc maintenu dans le centre de rétention administrative.
Le journal rappelle que l’homme avait déjà refusé de se soumettre à cette mesure d’éloignement à deux reprises, le 20 septembre 2024 et le 4 octobre 2024.
Après le troisième refus, le tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer l’a condamné à une peine de prison de deux mois fermes. Un mandat de dépôt a donc été édité à son encontre, ajoute la même source.