Le haut fonctionnaire du Sénat soupçonné d’espionnage au profit de la Corée du Nord, Benoît Quennedey, s’est vu « interdire provisoirement » l’exercice de ses fonctions, a annoncé mardi la présidence de la chambre haute dans un communiqué.
Elle estime que « si les faits incriminés étaient avérés, ils seraient d’une extrême gravité et seraient de nature à porter atteinte à la perception de notre Institution », indique encore la présidence qui envisage de « se constituer partie civile ».
Pour le président du Sénat Gérard Larcher, « il convient maintenant de laisser la justice suivre son cours dans la sérénité », selon le communiqué qui ne fournit aucun détail sur les faits reprochés à ce haut fonctionnaire.
Le président du Sénat « a été informé de la procédure judiciaire dont fait l’objet M. Benoît Quennedey, administrateur principal à la direction de l’Architecture, du Patrimoine et des Jardins, pour des faits extérieurs au service (…) Il a autorisé la perquisition de son bureau », selon le communiqué.
Parallèlement, M. Larcher a demandé aux deux secrétaires généraux du Sénat « un rapport complet sur les activités et les fautes qu’il aurait pu commettre en relation avec ses fonctions ». « Sur la base des conclusions de ce rapport », le président du Sénat a demandé « d’interdire provisoirement à M. Quennedey l’exercice de ses fonctions ».
Benoît Quennedey a été arrêté par les services de renseignement pour des soupçons d’espionnage au profit de la Corée du Nord, a-t-on appris lundi de source proche du dossier, confirmant une information de l’émission Quotidien.
Interpellé dimanche soir, cet homme a été placé en garde à vue dans une enquête ouverte en mars par le parquet de Paris pour « recueil et livraison d’informations à une puissance étrangère susceptibles de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation », a précisé une source judiciaire.