Au moment où la communauté musulmane est de plus en plus stigmatisée en France, l’imam algérien de la mosquée En Nour, située à Nice, dans le sud de la France, a tenu des propos jugés « polémiques » à propos de cette ville. Cette déclaration a même suscité des tensions au sein de l’institution en charge de la gestion de la mosquée.
Le président de l’association En-Nour, qui gère la mosquée portant le même nom, s’est en effet clairement démarqué de l’imam et a tenu à présenter des excuses aux Niçois.
Dans un reportage diffusé par la télévision algérienne publique (ENTV), le 12 mars dernier, Mamhoud Benzamia, l’imam de la mosquée En-Nour et recteur de l’institut islamique algérien à Nice, a qualifié la ville de Nice de « haineuse et raciste ».
« Nice est l’une des villes où se sont ancrés le racisme et la haine… »
Le prédicateur a évoqué l’attention particulière accordée par « l’État algérien aux membres de sa communauté à l’étranger, notamment dans cette ville (Nice, NDLR) qui est considérée comme l’une des villes où se sont ancrés le racisme et la haine… ».
L’imam a précisé que son message « est un message de paix et de vivre ensemble ». Mais ses propos concernant la ville de Nice ont provoqué une polémique en France, poussant le président de l’institut En Nour, Adil Echaoui, à s’exprimer à son tour.
Ce dernier n’a pas été tendre avec l’imam de sa mosquée et a tenu à afficher sa position, « suite à la polémique consécutive aux propos du recteur Benzamia dans une vidéo de la télévision algérienne », en sa « qualité de président de l’institut En Nour ».
« Je regrette que la ville de Nice que nous aimons tant ait pu être caractérisée de manière déformée de raciste et haineuse », a affirmé Adil Echaoui, dans une déclaration rapportée ce samedi 29 mars par Nice Matin.
« Je présente toutes mes excuses aux personnes qui ont pu se sentir offensées »
Selon lui, la rupture du jeûne organisée jeudi 27 mars par la municipalité et Alpes-Maritimes Fraternité à la villa Masséna « démontre le contraire » des propos tenus par l’imam, qui a qualifié la ville de raciste et haineuse.
Le président de l’organisation qui gère le lieu de culte a également présenté ses excuses aux habitants de la ville de Nice. « Je présente, au nom de l’institut, toutes mes excuses aux personnes qui ont pu se sentir offensées », a-t-il ajouté.
Plus loin, le président de l’association En Nour ajoute a réaffirmé, « avec conviction, notre indépendance, totalement détachée de toute influence politique, idéologique ou étatique ». Pour lui, la mission du centre « est exclusivement spirituelle et éducative, au service de la communauté musulmane de l’ouest de Nice et ses alentours ».