Mohamed  Tataï, l’imam algérien de la mosquée de Toulouse est visé par une enquête pour « des faits susceptibles de constituer une incitation à la haine », selon le quotidien français Le Figaro qui cite un communiqué du parquet de Toulouse daté de ce vendredi.

« Le parquet de Toulouse a été saisi le 28 juin 2018 par Monsieur le Préfet de la Haute-Garonne sur le fondement de l’article 40 du Code de procédure pénale de faits susceptibles de constituer une incitation à la haine à travers des propos diffusés dans une vidéo », indique le communiqué relayé par Le Figaro.

Selon le communiqué du procureur, parmi les propos reprochés à l’imam, déjà controversé en France, ceux où il cite un hadith selon lequel « (Le prophète Muhammad) nous a parlé de la bataille finale et décisive : le jugement dernier ne viendra pas jusqu’à ce que les Musulmans combattent les Juifs ».

Toulouse Imam Mohamed Tatai Recounts Antisemitic Hadith and Prophecies that Israel Will Soon Come to an End pic.twitter.com/w1s26bBL9P

— MEMRI (@MEMRIReports) 26 juin 2018

Le service régional de la police judiciaire (SRPJ) de Toulouse a été chargé par le parquet « de vérifier le contenu » du prêche diffusé dans la vidéo comportant le logo de la chaîne Memri-TV et qui date, selon la date affichée sur la vidéo, de décembre 2017, a rapporté le journal français.

Les propos tenus par l’imam en arabe et sous-titrés dans la vidéo en anglais seront « traduits dans ce cadre judiciaire par un interprète assermenté » pour qu’il soit possible de « vérifier la réalité d’un contenu infractionnel », a précisé le communiqué du procureur cité par Le Figaro.

L’imam incriminé sera reçu lundi matin à la Grande Mosquée de Paris où il « devra fournir des explications au recteur Dalil Boubakeur sur l’utilisation de ce hadith », a indiqué à l’AFP Slimane Nedour, responsable de la mosquée.

Selon cette même source, la Grande Mosquée de Paris est « surprise » par les propos tenus par l’imam algérien car il « entretient de bonnes relations avec le rabbin de Toulouse ».

Les propos tenus par l’imam de Toulouse ont été accueillis par des condamnations franches, notamment de la part de la droite politique française. Eric Ciotti, député Les Républicains a qualifié le prêche d’ « appel au meurtre » et a appelé à la fermeture de la mosquée où le prêche a été tenu.