L’imam d’une mosquée de Brest (nord-ouest de la France) a appelé ce samedi à la « sagesse, calme et intelligence » suite à la fusillade dont il a été la cible ce jeudi, rapporte Francetvinfo.
La fusillade a eu lieu jeudi après-midi dans la cour d’une mosquée à Brest, dans le Finistère, faisant deux blessés dont l’imam. Le parquet de Brest a indiqué le lendemain vendredi que la fusillade n’était pas un acte terroriste. « Les éléments recueillis à l’heure qu’il est ne permettent pas de considérer qu’il s’agit d’un attentat », a avancé le procureur de la République de Brest, Jean-Philippe Récappé.
L’adjoint au maire de Brest, Hosny Trabelsi, a expliqué que l’imam sortait de la mosquée avec l’un de ses amis lorsqu’« une personne s’est présentée, voulant faire une photo avec l’imam, ce que l’imam a accepté ». Cette personne « lui a tiré dessus et aussi sur son camarade (…) deux ou trois balles aussi », indique le responsable. L’homme soupçonné d’avoir tiré sur les victimes, inconnu des services de police, a fui les lieux avant d’être retrouvé mort, une balle dans la tête dans un suicide apparent.
L’imam, dénommé Rachid Eljay affirme avoir été touché par trois balles : une dans la main, une autre dans la cuisse et une troisième dans le mollet. « Notre devise est qu’on ne répondra jamais à la haine par la haine. Mais on répondra à la haine par la sagesse, le calme et l’intelligence », a déclaré l’imam dans une vidéo publiée ce samedi depuis son lit d’hôpital.
« Ça va bien, je sors du bloc opératoire (…) on vit cette épreuve de manière très apaisée », a affirmé l’imam, avant de remercier les services de secours « pour leur intervention rapide », les voisins, les jeunes du quartier ou « le pharmacien qui a fourni les premiers secours ». « La justice a pris le dossier sérieusement, l’enquête suit son cours, on fait confiance à la justice », a indiqué Rachid Eljay.
L’imam est une personnalité controversée en France, explique Francetvinfo. Rachid El Jay serait en effet « aussi bien la cible de gens pro-jihad que de groupes d’ultra-droite avec ses vidéos qui ont défrayé la chronique », affirme Romain Caillet, spécialiste du salafisme contemporain cité par la même source.
L’imam se serait fait connaître en 2015 avec la diffusion de prêches sur internet où il associait par exemple la musique à une « créature du diable » qu’il déconseillait aux enfants. Mais, depuis, son attitude sur les réseaux a changé, indique la même source.
« Bien qu’il ait changé de discours, il était toujours assimilé aux yeux de l’opinion publique et dans les médias à un islam radical, donc un ennemi de l’intérieur », avance Romain Caillet, cité par Francetvinfo.