Diaspora

France : un jeune lycéen d’origine algérienne tué par balle

Un adolescent d’origine algérienne vivant en France a trouvé la mort samedi 2 novembre à Poitiers, après avoir été touché par une balle jeudi dernier. Et sans attendre, ne serait-ce que les premiers éléments de l’enquête, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau parle d’une grande rixe qui aurait mal tourné.

Pourtant, selon des témoignages unanimes, le jeune Anis, âgé seulement de 15 ans, était un lycéen gentil et bienveillant qui aimait le sport. Selon ceux qui le connaissaient, il n’avait rien à voir avec le trafic de stupéfiants.

Alors qu’il revenait d’une soirée d’Halloween, organisée par une association, il s’est arrêté en chemin pour manger un sandwich dans un restaurant kebab du quartier Couronneries de Poitiers, après avoir demandé l’autorisation de sa mère.

« Une rixe entre bandes rivales » : la maire de Poitiers recadre Retailleau

À ce moment, une fusillade éclate devant le restaurant et Anis est touché par une balle, tout comme quatre autres jeunes âgés de 15 à 16 ans, rapporte Le Parisien ce lundi 4 novembre. Deux jours plus tard, il a succombé à sa blessure, car la balle l’avait touché à la tête.

Contredisant la version des faits avancée au lendemain de l’incident par Bruno Retailleau, la maire de Poitiers a demandé au ministre de « rectifier » ses propos, précisant que le jeune Anis n’avait « strictement rien à voir avec le trafic de drogue ».

Retailleau avait en effet parlé d’une « fusillade sur un restaurant » qui s’est achevée par « une rixe entre bandes rivales qui a engagé plusieurs centaines de personnes, de 400 à 600 personnes ». Ce qui est « une faute », selon la maire de Poitiers, qui ne « correspondait en rien à la réalité du quartier, à la réalité de notre ville ».

La mère d’Anis s’inquiète déjà « que la mémoire de son enfant soit salie »

Selon le Parisien, les propos du ministre de l’Intérieur avaient choqué la famille d’Anis qui « faisait la fierté de ses parents ». D’ailleurs, la mère du jeune lycéen s’inquiète déjà « que la mémoire de son enfant soit salie ».

L’entourage d’Anis témoigne aussi d’un garçon qui n’est pas du tout lié à des affaires de drogue. « Un garçon gentil, bien élevé et bienveillant. Loin de la racaille pour laquelle les médias veulent le faire passer », témoigne le père d’une camarade de classe d’Anis.

Pour sa part, le cercle des Algériens de la Vienne a également rendu hommage à ce « membre précieux et aimé de notre communauté… toujours présent, toujours bienveillant ».

Le principal suspect de cette fusillade est actuellement en fuite et il est activement recherché par les enquêteurs de la police judiciaire. Connu de la justice pour ses liens avec le trafic de drogue, il avait été inculpé en 2022 pour notamment détention d’armes.

Après avoir été placé en détention provisoire à Marseille, l’individu de 25 ans avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Il s’est avéré qu’il s’est rendu à Poitiers pour implanter un point de deal.

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