Le nouveau maire écologiste de Colombes dans la banlieue de Paris Patrick Chaimovitch, a osé une comparaison qui, visiblement, a du mal à passer. Dans un discours prononcé à l’occasion de la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv, l’élu a fait le parallèle entre cette opération qui a vu la police du gouvernement de Vichy arrêter et déporter plus de 13 000 femmes et enfants juifs en juillet 1942, et « la traque » que, selon lui, mènent actuellement les forces de l’ordre françaises contre les migrants.
« Les gendarmes français qui ont obéi aux ordres de leurs supérieurs en mettant en œuvre la rafle du Vel d’Hiv (…) sont les ancêtres de ceux qui, aujourd’hui, avec le même zèle, traquent les migrants, les sans-papiers (…), ces êtres vivants qui essaient de survivre dans le dénuement », a déclaré le maire.
Des propos qui lui ont valu d’abord une ferme réaction du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui a dit vouloir porter plainte contre des propos « scandaleux et insupportables ».
Les syndicats de policiers ne digèrent pas eux aussi, comme Synergie-Officiers ou le Syndicat des Commissaires de la Police Nationale qui écrit : « Ce maire, à peine élu à Colombes, par ses propos infâmes, incarne désormais la honte de la République et déshonore déjà son mandat. »
Le maire s’est excusé, rappelé son soutien aux forces de l’ordre et réfuté tout parallèle entre le sort des migrants et celui « des Juifs promis à l’extermination ».
« Il n’y a pour moi aucune comparaison possible entre police et gendarmerie d’un État démocratique d’une part, et police et gendarmerie de l’État pétainiste d’autre part », dit-il. Mais les syndicats ne décolèrent pas. Alliance, un autre syndicat de policiers, a annoncé qu’il se portera partie civile en cas de dépôt de plainte.