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France : une composante gouvernementale dictée par l’actualité brûlante

Quarante-huit heures après la démission d’Edouard Philippe et de son équipe, la France a un nouveau gouvernement. Dévoilée ce lundi 6 juillet, l’équipe du nouveau Premier ministre Jean Castex est composée de 16 ministres, 14 ministres délégués et un seul secrétaire d’État.

Si des changements ont été apportés pour certains portefeuilles importants, celui des affaires étrangères ne change pas de titulaire. Jean-Yves Le Drian reste ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

Ce qui ne laisse pas entrevoir un changement radical dans la politique étrangère d’Emmanuel Macron, menée jusque-là par Le Drian sans accrocs, notamment sur les dossiers dans lesquels la France est impliquée, comme le conflit Libyen. La ministre des Armées Florence Parly reste également en poste.

« Le projet que j’ai porté en 2017 et sur lequel les Français m’ont élu reste au cœur de ma politique. Mais il doit s’adapter aux bouleversements internationaux et aux crises que nous vivons : un nouveau chemin doit être dessiné », a tweeté dimanche le président français.

Au vu de la composante du gouvernement dévoilée ce lundi, c’est en politique intérieure que de nouveaux caps ne sont pas exclus, dans le sillage des résultats des dernières élections municipales, perçus comme une défaite du parti de Macron, la République en marche.

Dans l’ordre protocolaire dans lequel la liste a été rendue publique, Barbara Pompili, nommée ministre de la Transition écologique, vient juste après Le Drian.

Elle est donc numéro 3 d’un gouvernement désigné au lendemain d’une victoire électorale historique des écologistes aux communales.

Le poste sensible de l’intérieur est aussi touché par le changement. Christophe Castaner cède sa place à Garald Darmanin, ministre des Comptes publics dans le gouvernement sortant, mais surtout un ancien fidèle de Sarkozy. Les analystes n’ont pas manqué de relever que, 13 ans après, un « sarkozyste » revient à la tête du ministère de l’Intérieur.

La grosse surprise pour les médias et les observateurs français est néanmoins ailleurs, précisément dans la nomination d’un ténor du barreau comme ministre de la Justice. Le nouveau garde des Sceaux s’appelle Eric Dupont Moretti. Un nom qui n’est pas familier pour ceux qui suivent l’actualité politique française, mais qui l’est pour les amateurs de procès médiatiques retentissants.

L’avocat pénaliste a défendu notamment le frère du terroriste Mohamed Merah, Bernard Tapie, le trader Jérôme Kerviel et Patrick Balkany.

Avocat de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, il a plaidé pour que la France lui accorde le droit d’asile. Eric Dupont Moretti est un autre choix dicté par l’actualité brûlante. Récemment, il a cosigné une tribune fustigeant les brutalités policières.

« La police républicaine ne doit, ne peut et n’est pas raciste. Oui, un policier qui se rend coupable d’un acte raciste doit se voir retirer immédiatement son uniforme (…) C’est la condition pour que les filles et fils de France qui ont fait le choix de porter l’uniforme de la République soient respectés, la loi appliquée, la paix civile assurée », a-t-il écrit.

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