La France entière était suspendue aux premières décisions que prendrait Emmanuel Macron après les émeutes qui ont embrasé les banlieues françaises suite à la mort de Nahel, tué par un policier au cours d’un contrôle routier, mardi 27 juin à Nanterre.
Les premières décisions présidentielles commencent à tomber et il semble qu’Emmanuel Macron a opté pour une réponse plus proche de celle prônée par la droite.
Du moins, c’est l’interprétation qui est faite de la nomination de la Franco-Algérienne Lydia Guirous comme préfète chargée de la cohésion sociale, de la lutte contre les discriminations et de l’intégration des étrangers, auprès de la préfecture de Gironde.
Le président français avait déjà donné un aperçu de ce que sera son action alors que les émeutes battaient leur plein.
Au cours d’une visite chez les policiers lundi 3 juillet, Macron avait indiqué qu’il envisageait de sanctionner financièrement les familles des délinquants, « dès la première connerie », reprenant à son compte une vieille idée de la droite.
Jeudi 13 juillet, en Conseil des ministres, il a nommé Lydia Guirous, ancienne porte-parole des Républicains, au poste de préfète chargée d’un dossier en lien avec les banlieues et leurs problèmes.
Pour Mediapart, Emmanuel Macron a choisi, deux semaines après les émeutes, « une figure de la droite la plus dure ».
Lydia Guirous, figure de la droite dure française, promue par Macron
Le site d’Edwy Plenel rappelle que la Franco-Algérienne dépeignait les banlieues françaises comme des « zones de non-droit » et accusait leurs habitants de vivre « comme au Maghreb ».
Gabrielle Teissier, blogueuse sur le même site, en conclut même qu’« ils ne veulent pas d’apaisement ».
Pour elle, par la nomination de Lydia Guirous, Emmanuel Macron a « déclaré la guerre » aux banlieues et leur fait « un doigt d’honneur ».
La blogueuse rappelle certains propos prononcés par la nouvelle préfète à propos des dernières émeutes : « C’est une forme de barbarie », « la scission est là », « ce n’est pas une colère, c’est de la délinquance »…
Guirous est allée jusqu’à accuser les émeutiers de vouloir « détruire ce pays qu’ils n’aiment pas ».
Ce genre de positions n’est pas nouveau pour cette ancienne secrétaire nationale de l’UMP.
Elle s’est montrée notamment adepte de l’extension de l’interdiction du voile islamique dans le secteur de l’éducation et a toujours pris position contre les repas de substitution à l’école.
« Quand je vais en Algérie, je quitte ma minijupe, les étrangers doivent quitter le voile à l’université », a-t-elle asséné en 2014.
Ou encore, quand elle revient à Roubaix, qu’elle ne la reconnaît plus après un long séjour à Bordeaux : « Une sorte de Bled importé dans le Nord de la France… Le supermarché est devenu un Halal Market… ».
Lydia Guirous est originaire d’Algérie. Née à Beni Douala (Tizi-Ouzou) en 1984, cette petite nièce du poète Jean Amrouche s’est installée avec sa famille à Roubaix en 1989, à l’âge de 5 ans.
Titulaire d’un master en gestion de l’université Paris-Dauphine en 2009, elle fait ses premiers pas dans la politique la même année en présidant une association dénommée Jeunes sarkozystes.
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