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France : une influenceuse algérienne en garde à vue, un influenceur expulsé

France : une influenceuse algérienne en garde à vue, un influenceur expulsé

La chasse aux influenceurs algériens s’intensifie en France. Plusieurs d’entre eux sont interpellés et accusés d’avoir diffusé des « appels à la violence ». La dernière en date est Sofia Benlemane, connue en Algérie particulièrement pour ses vidéos sur l’équipe nationale de football.

Sofiane Benlemane a été signalée pour des vidéos diffusées sur Tik-Tok et jugées comme « haineuses ». Elle a été interpellée à Lyon et placée en garde à vue, a annoncé ce jeudi 9 janvier le procureur de la République de cette ville de la région du Rhône.

Mercredi, le parquet de Lyon avait annoncé l’ouverture de deux enquêtes pénales contre des influenceurs franco-algériens pour « menaces de mort et provocation publique à la haine » et « provocation à la commission d’un crime ou d’un délit ».

Lundi, la préfecture du Rhône avait fait savoir qu’elle a effectué trois signalements visant trois influenceurs connus sur Tik-Tok sous les noms de Sofia Benlemmane, Abdesslam Bazooka et Laksas 06.

Ce dernier a repris le 11 décembre dernier un message sonore dans lequel un Franco-Algérien disait que les membres de la diaspora algérienne en France sont des « soldats dormants » et prêts à mourir en « martyrs ».

Sofia Benlemane s’est vu pour sa part reprocher des menaces qu’elle aurait proférées à l’égard d’une internaute.

« J’espère que tu seras tuée, j’espère qu’ils vont te tuer », lui aurait-elle dit dans un livre diffusé en septembre dernier, selon BFMTV Lyon.

France : un autre influenceur algérien expulsé vers l’Algérie

L’influenceuse Sofia Benlemane est très connue en Algérie pour sa proximité avec l’équipe nationale de football qu’elle suivait dans ses déplacements.

Après l’élimination des Verts du mondial 2022, en mars de la même année face au Cameroun, elle a été de ceux qui ont fait campagne pendant de longs mois pour faire « rejouer le match » à cause de prétendues erreurs d’arbitrage.

En janvier dernier, présente en Côte d’Ivoire pour la CAN 2023, elle a gravement dérapé en décrivant dans une vidéo ce qu’elle considérait comme la « misère » et le « sous-développement » de ce pays de l’Afrique de l’ouest. Interpellée, elle a été expulsée illico presto de Côte d’Ivoire.

Depuis vendredi dernier, six individus sont concernés par la campagne déclenchée par les autorités françaises contre les influenceurs algériens accusés d’appels à la violence.

Plusieurs interpellations ont été annoncées sur X par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui a accompagné ses tweets par le message : « Ne rien laisser passer ».

Youcef Zazou et Imadtintin, interpelés à Brest et Echirolles vendredi 3 janvier, ont été placés sous mandat de dépôt.

Arrêté dimanche 5 janvier à Montpellier, l’influenceur connu sous le nom de « Doualemn » a été placé en centre de rétention administrative et « risque à tout moment d’être expulsé », a indiqué ce jeudi son avocat.

La préfecture de l’Hérault a annoncé pour sa part sa décision de retirer son titre de séjour à cet homme de 59 ans, avec « placement immédiat dans un centre de rétention administrative en vue de son éloignement ».

« Les provocations publiques à commettre un crime ou un délit et légitimant la torture constituent des menaces graves à l’ordre public », a commenté la préfecture.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a d’ores et déjà pris un arrêté d’expulsion contre « Doualemn », selon son avocat, qui a annoncé l’introduction d’un recours devant le tribunal administratif de Paris et qui a regretté auprès de France Info qu’on n’ait "pas attendu la décision d’un tribunal indépendant, non-soumis aux pressions politiques, médiatiques, voire diplomatiques » avant de prendre des mesures « dans la précipitation ».

Selon Francebleu, cet influenceur, qui s’est vu retirer son titre de séjour, a été expulsé vers l’Algérie ce jeudi après-midi.

» Il m’a prévenu en m’appelant avec le téléphone d’un passager du vol commercial vers Alger dans lequel il a été embarqué, on lui a enlevé son téléphone, il est dépassé parce qui lui arrive », a déclaré son avocat au même média.

Il devrait être jugé le 24 février prochain pour « provocation à commettre un crime ou un délit », selon le procureur de Montpellier.

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