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France : une mosquée au cœur d’une polémique à Marseille

La mosquée des Bleuets à Marseille, dont l’imam est accusé d’avoir une “vision radicale” de l’islam est au cœur d’une polémique. À l’origine de la controverse, la menace de fermeture administrative de ce lieu de culte.

Une mesure qui ne fait pas l’unanimité dans la cité phocéenne.  Sébastien Delogu, député de La France Insoumise (LFI) du département Les Bouches-du-Rhône, met en garde contre une « punition collective » qui pourrait être infligée aux fidèles de cette mosquée, si la décision de fermeture est actée.

“Pour une personne qui a des propos délictueux, on arrive à fermer un lieu de culte », a-t-il déclaré à BFM Marseille-Provence. « On est en train de créer un problème au lieu de le régler”, a estimé le député du parti de Jean-Luc Mélenchon.

Marseille : l’imam de la mosquée les Bleuets dans le collimateur du préfet de police

 Au lendemain de la demande mardi 20 août du préfet de police de fermer administrativement cette mosquée pour une durée de six mois, le député a demandé la désignation d’un imam intérimaire, pour permettre aux citoyens musulmans de continuer à prier dans cette mosquée, située dans le 13e arrondissement de Marseille.

Selon l’Express, ce lieu de culte est visé par une procédure de fermeture administrative depuis le 20 août à la demande du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, pour “pratique radicale” de l’islam qui “instaure un terreau propice à la commission d’actes violents”.

Smaïn Bendjilali, l’imam de la mosquée, est accusé par le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Pierre-Edouard Collie, de « prôner de manière récurrente une vision fondamentaliste de la religion ».

Il lui a reproché, dans un courrier de sept pages qu’il a adressé à l’association qui gère la mosquée, d’être proche des « prédicateurs de haine » dont certains ont été expulsés de France.

Le député Sébastien Delogu dénonce une « punition collective »

Il est également accusé d’être un “soutien” du Hamas palestinien, selon Le Monde qui dévoile contenu du courrier du préfet de police. Parmi les griefs retenus à l’encontre de l’imam de la mosquée des Bleuets à Marseille figure des « positions haineuses à l’encontre d’Israël », sous couvert d’antisionisme.

L’imam et l’association, qui gère la mosquée, ont un délai de 10 jours pour répondre au courrier du préfet afin d’éviter la fermeture administrative du lieu de culte. 

Mais pour le député Delogu, il faut séparer l’imam et la mosquée. Pour lui, si l’imam a fauté, il doit partir, mais le lieu de culte doit rester ouvert pour ne pas infliger une « punition collective » aux fidèles.

(…il faut penser aux citoyens et citoyennes qui fréquentent ce lieu de culte”, a-t-il soutenu, en proposant de désigner un « imam intérimaire, le temps que la justice fasse » son travail dans ce dossier.

Le parlementaire a saisi jeudi 22 août le préfet pour lui exprimer son désaccord sur la façon avec laquelle ce conflit est géré. Pour le préfet de police, si des mesures ne sont pas prises dans un délai de 10 jours, la mosquée sera fermée pour un délai de six mois.

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