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France : une nostalgique de « l’Algérie française » candidate aux législatives

France : une nostalgique de « l’Algérie française » candidate aux législatives

Chassez le naturel, il revient au galop. Le Rassemblement national (RN), en tête des sondages pour les prochaines législatives françaises (30 juin et 7 juillet), tente de rassurer et de se présenter dans la peau d’un parti « dédiabolisé », mais il est trahi par les lapsus et contradictions de ses dirigeants, et parfois par l’identité de certains de ses candidats.

Dans les Pyrénées Atlantiques, le parti de Marine Le Pen a présenté une candidate notoirement connue comme une nostalgique de « l’Algérie française » qui n’a jamais caché sa sympathie et son admiration pour l’OAS.

L’organisation de l’armée secrète (OAS) est une organisation terroriste qui a sévi dans les derniers mois de la guerre d’Algérie, entre 1961 et 1962.

Fondée par les ultras pieds-noirs opposés à l’indépendance de l’Algérie, l’OAS a à son actif plusieurs milliers de morts (au moins 2700 morts selon les chiffres officiels), français et algériens. Elle a même tenté d’assassiner le général De Gaulle en août 1962.

L’ancêtre du RN, le Front national (FN) a été fondé dix ans après l’indépendance de l’Algérie par Jean-Marie Le Pen autour des résidus de cette organisation et des nostalgiques de l’Algérie française.

Le RN investit une candidate nostalgique de l’Algérie française et ouvertement fan de l’OAS

Il n’est donc pas étonnant que le parti compte parmi ses candidats aux prochaines législatives des personnages toujours hantés par la « perte de l’Algérie ».

C’est du moins le cas dans la deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques, où le RN a investi comme candidate Monique Becker, une « nostalgique de l’Algérie française et de l’OAS », comme la décrit vendredi 21 juin le média en ligne Streetpress.com.

Enseignante à la retraite, Monique Becker a adhéré au Front national il y a près de 40 ans, en 1985. Elle l’a brièvement quitté à la fin des années 1990 pour rejoindre Bruno Maigret et son Mouvement national républicain (MNR) puis est revenue dans le giron du parti extrémiste et « n’en est pas repartie depuis », raconte la même source.

Le média décrit la candidate comme « une nostalgique de l’Algérie française, soutien indéfectible de l’OAS ». Ce que ne démentent pas ses publications sur les réseaux sociaux.

Streetpress a remonté son profil pour retrouver des prises de positions sans équivoque exprimées « quasi-quotidiennement » à travers des citations philosophiques, opinions politiques, photos et vidéos sur le départ des pieds-noirs d’Algérie en 1962.

La même source souligne que, parfois, Monique Becker "dérape« et partage de »longs textes à la gloire de l’OAS".

Il lui est par exemple arrivé d’écrire que « l’OAS a été créée par les plus glorieux officiers de l’armée française » et de justifier les crimes de l’organisation, estimant que si elle a « abattu des innocents », c’était pour « répondre aux enlèvements et aux assassinats ».

Elle a aussi partagé un post élogieux sur le dictateur espagnol Franco et son action « au secours des pieds-noirs oranais ». Le post était de Jean-Eudes Gannat, leader « violent » de l’Alvarium, un groupuscule national-catholique qui a fini par être dissous par les autorités françaises.

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