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France : une nouvelle affaire Benalla embarrasse le président Macron

C’est la mauvaise rencontre lors de sa marche triomphale vers l’Elysée. Celle à cause de laquelle les malheurs présidentiels sont arrivés en cascade en 2018. Cette rencontre c’est celle qui a réuni Emmanuel Macron à Alexandre Benalla, l’homme au profil improbable qui a réussi à intégrer l’équipe de sécurité du candidat, avant de devenir son épaule la plus proche et de l’accompagner dans son entrée au château, après sa victoire face à Marine Le Pen.

Dans ce monde où tourne à plein régime la “fabrique des imposteurs”, titre d’un livre de Roland Gori, professeur de psychopathologie à l’université d’Aix-Marseille, Alexandre Benalla en est un pur produit. Malgré un CV plutôt maigre, sans expérience dans la police ou la gendarmerie, sans parcours professionnel exceptionnel, il se retrouve adjoint au chef de Cabinet de l’Elysée, en charge de la sécurité, avec en prime des avantages qui font rêver.

La proximité avec le chef de l’Etat était telle que cela soulevait des interrogations étonnées. Elle tétanisait ceux qui auraient voulu renvoyer le conseiller dans ses cordes quand il outrepassait ses prérogatives.

Les mauvaises habitudes de la “Françafrique”

Dans ce monde où l’imposture fait loi, le jeune Normand d’origine marocaine est finalement propulsé dans la cour des célébrités par des déboires politiques et judiciaires qui auraient dû le conduire à se retrancher dans la discrétion. Renvoyé de l’Elysée après avoir provoqué la première grave crise politique de son mentor il se retrouve sous la protection des réseaux qu’il a réussi à intégrer lors de sa brève carrière au château.

Quelques mois après son renvoi dans une affaire de coups portés illégalement à des manifestants le voici de nouveau en première ligne de l’actualité. L’ancien chargé de mission, banni officiellement de l’organigramme de la présidence, s’est retrouvé début décembre à Ndjamenah, la capitale du Tchad, où il a été reçu par le président Idriss Déby. Il y a débarqué accompagné d’une demi-douzaine de personnes, voyageant à bord d’un avion privé et réglant les frais avec une carte bancaire.

Le gros bras a-t-il été chargé d’une mission officieuse quelques jours avant le voyage d’Emmanuel où est-ce une coïncidence fortuite? L’Elysée n’a pas échappé à l’embarras, après les révélations du journal Le Monde sur le voyage de Benalla, et à dû publier un communiqué pour dire que son l’ancien employé n’avait pas informé préalablement du déplacement mais bien plus récemment.

Le Palais a précisé que de toute façon, il n’était pas chargé d’une mission officielle ou officieuse qui rappelle les mauvaises habitudes de la “Françafrique” où les réseaux d’influence parallèles agissent à l’insu des canaux diplomatiques officiels. A la présidence française, le trouble est tel qu’une enquête a été lancée pour savoir si le banni n’avait pas effectué de tels déplacements quand il était dans ses murs.

Loin de se laisser intimider, l’ancien conseiller répond qu’il s’est bien rendu au Tchad avec une délégation d’hommes d’affaires étrangers qui vont y investir 250 millions de dollars, en ignorant que le chef de l’Etat allait s’y poser aussi.

Plein d’assurance, il dénonce des “propos diffamatoires de certaines personnes de l’Elysée, affirmant qu’au “plus haut sommet de l’Etat” il y a des responsables qui veulent le “faire taire” ou le “neutraliser”. Et bien, il ne se taira pas et compte même demander à ses avocats de saisir le procureur de la République.

Benalla ne compte pas redevenir le jeune anonyme qu’il était avant d’être révélé sous la lumière du scandale. Pour affronter les députés, les sénateurs et les juges qui l’ont interrogé sur son rôle à la présidence il a dû se payer des conseillers en communication. Auprès d’eux, il a appris à se défendre. Il a acquis de l’audace. Il ne se laissera pas se faire “neutraliser”.

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