Le Paris SG tient sa nouvelle pépite dont on dit beaucoup de bien. Le milieu de terrain franco-algérien Yacine Adli (18 ans le 29 juillet) a signé son premier contrat professionnel avec le club champion de France pour une durée de 3 ans, rejetant du coup une offre parvenue des Anglais d’Arsenal.
« Bonne nouvelle pour le PSG, qui conserve un des plus grands espoirs du football français. Et un profil atypique, sur le terrain et en dehors », écrit le site spécialisé Eurospor.fr dans un portrait consacré au sujet du joueur, international chez les moins de 18 ans (U-18) de l’équipe de France
En signant son premier contrat professionnel en faveur du club parisien lundi, le milieu de terrain de 17 ans a mis fin à une négociation longue de dix-huit mois. Un soulagement pour le PSG, au terme d’un feuilleton qui a envoyé Adli au FC Barcelone, au Bayern Munich ou encore, plus récemment, à Arsenal.
« C’est une très bonne nouvelle pour le Paris Saint-Germain. Yacine est un joueur rarissime, encore en devenir. Enfin, après moult départs, un garçon issu de la préformation et de la formation du club signe professionnel au PSG », confirme François Rodrigues, qui l’a eu sous ses ordres avec l’équipe réserve du club cette saison
La concurrence était pourtant rude sur le dossier. Ces dernières semaines, par exemple, Arsenal avait sorti les grands moyens pour séduire Adli. Même l’entraîneur espagnol Unai Emery (ancien coach du PSG, ndlr), tout juste arrivé sur le banc des Gunners, s’en est mêlé.
Mais le Paris Saint-Germain a lui aussi dégainé l’artillerie lourde pour retenir sa pépite. De Nasser Al-Khelaïfi à Antero Henrique (directeur sportif, ndlr), en passant par le nouvel entraîneur du PSG l’Allemand Thomas Tuchel, qui a décroché son téléphone pour convaincre le joueur, tout l’état-major parisien a “mouillé” le maillot dans ce dossier. Une ardeur atypique pour un joueur pas encore majeur. À en croire ceux qui le connaissent le mieux, l’investissement vaut le coup.
Du talent et beaucoup d’avenir
« Yacine a du talent. C’est un créateur, un joueur capable de faire des différences. Je me réjouis qu’il signe pro au PSG, c’est une bonne nouvelle pour lui et pour le club », assure ainsi son sélectionneur en équipe de France U18, Lionel Rouxel.
Sur les terrains du Camp des Loges, cela fait quelques saisons que Yacine Adli ne passe pas inaperçu. La faute, d’abord, à un physique atypique. Une dégaine longiligne, une tignasse bouclée sur la tête et une ressemblance frappante avec Adrien Rabiot.
Au rang des qualités, on peut ajouter, pêle-mêle, sa qualité de centre et de frappe, ses facultés techniques dans les petits périmètres. « Il me fait penser à Pogba, que j’ai eu au Havre, pour sa vitesse gestuelle et sa capacité à se sortir de petits espaces », dixit Rodrigues, un volume de jeu important (petit, il était multiple tenant du titre de la Corrida de Villejuif, une course de 10 kilomètres), un jeu de tête maîtrisé et un jeu sans ballon de grande qualité (“il est très souvent disponible entre les lignes, ce qui lui permet d’être dangereux”, dit Rouxel.
À 17 ans, Adli présente déjà un CV déjà bien fourni. Au PSG, il a remporté deux titres de champion de France U17 en deux participations. En équipe de France de jeunes, il comptabilise 33 sélections et 13 buts en trois saisons, ce qui en fait un pilier de sa génération. Il vient d’ailleurs d’être surclassé par Bernard Diomède au sein d’une liste élargie en vue de l’Euro U19, avec la génération du dessus. Sans oublier des récompenses individuelles, dont la dernière en date est le « Titi d’Or »reçu en mars dernier.
Un titre qui récompense le meilleur espoir du centre de formation du PSG, gagné en leur temps par Kingsley Coman (actuellement au Bayern Munich) ou le gardien de but Alphonse Aréola (PSG).
Ces succès, tout comme le feuilleton de son vrai-faux départ à Arsenal, Adli les a accueillis avec une relative sérénité. Pas d’effusion dans les médias, ni sur les réseaux sociaux ou ailleurs. « Yacine est quelqu’un de très calme. Il sait ce qu’il veut et il est très déterminé », explique Lounes, son frère, de trois ans son aîné.
Des origines kabyles
À Villejuif (9 km de Paris), dans le HLM (habitation à loyer modéré) de la famille Adli, vivent deux parents originaires du même village de Kabylie, trois enfants, une sœur aînée et deux frères, avec Yacine en guise de petit dernier (« le chouchou », dit son frère, « blond aux yeux clairs »). Et un goût prononcé pour l’éveil culturel.
Chez les Adli, on apprend à lire à l’âge de quatre ans, motivés par Abdenour, le papa. Avec son frère, Yacine fait des échecs, du violon, touche au solfège et au piano, puis s’inscrit au judo…
Intelligent et compétiteur. Deux qualités que Yacine met vite à profit dans ce qui le passionne le plus, le football. Moulay Chebab, son coach d’alors à l’US Villejuif, se souvient : « Il dormait au stade, j’avais l’impression de le voir tous les jours ! C’était un vrai passionné, acharné de travail. Il ne supportait pas l’idée de perdre ». Bille, l’un de ses amis d’enfance résume : « Il vit football, il parle football, il mange football. Même aujourd’hui, quand il vient au quartier, il veut taper dans un ballon ».
L’autre point, c’est la maturité. « Yacine est quelqu’un de très réfléchi. Il est capable de prendre des décisions », poursuit Billel.
Pour l’épauler, le noyau familial s’est développé autour de la progression du petit dernier. Son papa s’apprête à quitter son emploi pour se consacrer à la carrière de son fils. Sa sœur suit des études en communication et marketing, son frère est diplômé en économie-gestion et s’apprête à passer sa licence d’agent…
« Le but, c’est d’accompagner Yacine au très haut niveau. Quand on voit les grands champions, il y a toujours une famille soudée autour, de Zidane à Mbappe en passant par Neymar ou LeBron James », explique son frère Lounes.
Une présence familiale qui n’empêche pas de s’entourer de compétences extérieures : Yacine Adli a un agent, Moussa Sissoko, qu’il partage notamment avec Ousmane Dembélé (FC Barcelone) et Layvin Kurzawa (Paris SG).
C’est avec cet entourage que Yacine Adli va affronter ces prochains mois, une étape charnière de sa jeune carrière : l’intégration au groupe professionnel du PSG. Pas de quoi inquiéter ses proches.
Dans le PSG de Tuchel, Adli pourrait porter différentes casquettes. Il faut dire que le garçon a l’habitude de la polyvalence : défenseur central à ses débuts à Villejuif, milieu axial au PSG, il a également l’habitude de jouer ailier en équipe de France. Rodrigues résume : « Si on imagine un 4-2-3-1, il peut tout à fait jouer dans les 2 du milieu comme aux 3 postes offensifs, surtout dans un PSG où les couloirs sont occupés par les latéraux ». Rouxel précise : « Plus il est haut sur le terrain, plus il est intéressant ».
« Il va grandir, progresser, se canaliser. Ce qui compte, c’est que Yacine ne doute pas. Et c’est aussi la force des grands joueurs. Les joueurs de caractère, ce sont les joueurs qui sortent du commun. Et ce sont souvent eux qui réussissent », assure Rodrigues.
Moulay Chebab ne s’en fait pas non plus pour son protégé : « Il part du principe que quand il veut quelque chose, il va la chercher. Il a beaucoup travaillé pour en arriver là. Il ne va pas s’arrêter maintenant ».