Les actions de protestations des citoyens se multiplient depuis quelques jours, dans plusieurs régions du pays, à la veille d’une rentrée sociale qui s’annonce chaude.
À l’origine des explosions de colère : la pénurie d’eau potable, la prolifération de déchets dans les cités ou la défaillance des hôpitaux. À la veille de la fête de l’Aïd El Adha, des citoyens d’Akbou, dans la wilaya de Béjaia, ont protesté contre la gestion qualifiée de « catastrophique » de l’établissement hospitalier de la ville et ont réclamé le départ de son directeur.
Mardi, des dizaines d’habitants de Lakhdaria dans la wilaya de Bouira ont fermé pendant deux heures, l’autoroute Est-Ouest, dans les deux sens, pour protester contre la pénurie d’eau potable qui frappe leur ville depuis plusieurs semaines.
De nombreux automobilistes ont dû prendre leur mal en patience pendant plusieurs heures sous une chaleur suffocante. Les protestataires ont également fermé l’agence locale de l’Algérienne des eaux (ADE). Les sanctions n’ont pas tardé à pleuvoir. Le chef de daïra de Kadiria, qui occupait aussi le poste de chef de daïra intérimaire de Lakhdaria, a été, selon El Watan de ce jeudi, démis de ses fonctions après le mouvement de protestation. Le directeur de l’antenne locale de l’ADE a été, lui aussi, relevé de ses fonctions pour les mêmes raisons, selon la même source.
Mercredi, des habitants de la commune de Bougaâ (Sétif) ont fermé la RN74, menant à Hammam Guergour pour protester contre la prolifération des déchets ménagers, selon le quotidien Liberté. À Béchar, des habitants de la daïra d’Ouled Khoudir ont bloqué la RN6 qui mène vers la wilaya d’Adrar, pour protester contre les coupures récurrentes d’électricité et d’eau potable,s selon la même source. C’est la même préoccupation qui a été exprimée par les habitants des quartiers de Sidi Madani, Bouarfa, Beni Tamou, Amroussa, Bouinan et Ain Aicha dans la wilaya de Blida qui ont également dénoncé les coupures récurrentes d’électivité.
À Ain Khadra, dans la wilaya de M’Sila, des habitants ont violemment dénoncé la détérioration des prestations dans les structures de santé de wilaya.
De nombreux citoyens ont dénoncé les coupures d’eau potable durant la fête de l’Aid El Adha, notamment à Alger, où les robinets sont restés à sec durant la fête du sacrifice. La promesse faite par le ministre des Ressources en eau n’a donc pas été tenue lui qui assurait au début de ce mois de la disponibilité de cette denrée précieuse, en particulier à l’occasion de la fête de l’Aïd.
Le ministre des Ressources en eau, Ali Hamam avait annoncé, fin juillet dernier, la mise en place d’un programme spécial pour assurer la disponibilité de l’eau potable durant Aïd El Adha. Le ministre a affirmé en effet, que « la garantie d’un service public en matière d’eau potable et d’évacuation sanitaire durant l’Aïd El Adha est une priorité pour le secteur, c’est pourquoi nous devons veiller à son bon déroulement », précisant que l’Aïd constitue « une occasion pour évaluer la performance du secteur ».