Les syndicats de l’Éducation ont entamé ce dimanche 9 mai une grève de trois jours pour réclamer notamment une augmentation des salaires.
Selon les syndicalistes que nous avons contactés ce dimanche en fin d’après-midi, les grévistes étaient au rendez-vous.
Les protestataires ont soulevé un certain nombre de revendications socioprofessionnelles dont l’amélioration du pouvoir d’achat.
« L’enseignant réclame l’amélioration de ses conditions de vie », « Ô ministre à quoi peuvent servir 30 000 DA ? », ont entonné des grévistes ce matin à Alger lors d’un rassemblement de protestation.
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Outre les enseignants, d’autres travailleurs du secteur comptent aussi parmi les grévistes dont les directeurs d’établissements des trois cycles et des proviseurs, selon la même source.
Malgré la chaleur et le jeûne, les protestataires issus de 14 syndicats de l’éducation, ont tenu exprimer leur colère contre la dégradation de leur niveau de vie. « En grève malgré le jeûne », ont entonné des manifestants comme pour souligner leur détermination à poursuivre leur lutte.
Les principales revendications portent en premier lieu sur le pouvoir d’achat qui a atteint les abysses, résume Zoubir Rouina SG du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), en soulignant les fins de mois difficiles des enseignants.
« L’enseignant fait désormais partie des catégories les moins rémunères »
« Je ne parle pas de ces travailleurs qui touchent 18 000 DA/mois. C’est une honte dans un pays comme l’Algérie avec toutes ses richesses et ses moyens, qu’un enseignant en soit réduit à réclamer un salaire qui puisse lui préserver sa dignité », s’indigne-t-il.
« L’enseignant fait désormais partie des catégories les moins rémunères », se désole une enseignante gréviste. « L’enseignant ne peut plus supporter la cherté de la vie », abonde une collègue vite rejointe par un troisième gréviste qui dénonce la hausse des prix des produits de consommation.
« Bien avant le Ramadan, les prix étaient en hausse et la courbe est toujours ascendante », dénonce une enseignante. « Si les prix demeurent élevés et que les salaires n’augmentent pas, l’enseignant en sera réduit à quémander », prévient-elle. « Avec la hausse des prix des produits essentiels, l’enseignant est dans l’impossibilité de survivre avec 30 000DA », estime un enseignant.
Outre la question relative à l’amélioration du pouvoir d’achat par des revalorisations salariales, les grévistes ont également réclamé le retour à la retraite anticipée sans condition d’âge.
« C’est un acquis, il doit être rétabli. Tout ce qu’on nous dit sur le déficit de la Caisse de retraite (CNR) est faux », assène Boualem Amoura, SG du Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef).
« En 2016, on nous avait annoncé la suppression de la retraite anticipée sans condition d’âge pour que la CNR puisse surmonter son déficit dans les deux années qui devaient suivre. Cela fait 5 années et nous sommes toujours dans la même situation », relève-t-il. D’autres revendications ont été soulevées et concernent la régularisation des enseignants contractuels et le paiement de leurs arriérés de salaires.