Sur fond d’un contexte de révolte populaire éminemment politique, ces dernières semaines ont été aussi marquées par un regain de protestations sociales à travers les quatre coins du pays.
À Bejaïa, les fermetures de routes et autres contestations sociales sont récurrentes. Les habitants de plusieurs quartiers de cette ville côtière ont organisé, le 4 mai dernier, une marche de protestation pour dénoncer « la mauvaise gestion de la commune par l’exécutif de l’APC de Béjaïa ».
À l’Ouest du pays, plusieurs wilayas ont été secouées ces dernières semaines par des protestations sociales. C’est le cas par exemple de Chlef, où depuis dimanche dernier, les agents de nettoiement de la commune sont en grève illimitée pour dénoncer le blocage des aides prévues dans le cadre des œuvres sociales.
À Tiaret, des centaines d’habitants de la commune de Sidi Bakhti, ont manifesté, dimanche, devant le siège de la wilaya pour réclamer la prise en charge de leurs problèmes par leur municipalité. Les manifestants ont exigé le départ du maire. La commune est dépourvue d’un centre de soins, leurs enfants sont scolarisés dans des classes surchargées, faute d’infrastructures scolaires.
La wilaya de Mostaganem a été secouée par plusieurs mouvements de protestation des citoyens qui se plaignent de la mauvaise gestion des collectivités locales.
C’est notamment le cas des communes d’Ouled Maalah, Tazgait, Achaacha, Oued El Kheir, Safsaf, Hassi Mameche, Ain Tédèlès, Benabdelmalek Ramdane, Ain Boudinar, Fornaka et de Sidi Lakhdar.
Dans la commune d’Achaacha, les commerçants ont entamé une grève pour appuyer les revendications des habitants qui ont bloqué, depuis six semaines, le siège de l’APC pour réclamer le départ de tout l’exécutif communal. Les habitants de la commune de Ben Abdelmalek Ramdane (37 km à l’est de Mostaganem) ont, quant à eux, manifesté, cette semaine, devant le siège de la mairie pour réclamer des logements et des emplois. Les doléances des manifestants sont variées allant du départ de présidents et membres d’APC jusqu’aux préoccupations de la vie courante.
C’est à l’Entreprise portuaire de Mostaganem, poumon de l’économie locale, que le conflit social le plus dur a eu lieu. Après une grève qui a duré 18 jours, les travailleurs ont repris hier lundi, selon l’agence officielle.
Le mouvement de protestation a été déclenché à l’intérieur du port de Mostaganem le 25 avril dernier avant de se transformer en grève de 18 jours avec une fermeture totale du siège de la DG de l’entreprise, situé à la cité administrative de Salamandre.
Les travailleurs ont revendiqué une revalorisation des salaires de 20% avec un effet rétroactif de janvier 2018, l’intégration et la titularisation des travailleurs licenciés et contractuels avant de revendiquer le départ du PDG et des cadres dirigeants de l’entreprise.
Cette reprise des activités intervient après un accord entre des représentants des travailleurs et la direction intérimaire de l’Entreprise portuaire, conclu dimanche soir avec une médiation de l’inspection de wilaya du travail.
À Oran, les dernières semaines ont été marquées par le conflit social qui a secoué la société algéro-turque Tosyali. La grève des travailleurs a paralysé cette entreprise pendant plusieurs jours, avant qu’un accord soit trouvé entre les deux parties.
À l’Est du pays, la situation n’est pas meilleure. Dimanche à Constantine, les travailleurs de l’ex-Sonacome ont manifesté dans le centre-ville pour réclamer le départ du directeur de l’entreprise. La wilaya de M’sila a été secouée, en ce début de semaine par une vague de protestations. Au chef-lieu de la commune, des souscripteurs qui figuraient dans une liste de bénéficiaires de logements ont manifesté devant le siège de la wilaya pour demander le maintien de ladite liste que le wali avait annulée.
Dans la foulée, le siège de la commune de Maarif, a été bloqué par des habitants des villages de plusieurs villages qui réclament des travaux d’assainissement, des centres médicaux et des aides au logement. De leur côté, les villageois de M’hamdia dans la commune de Belaïba (68 km du chef-lieu de Msila), ont bloqué le siège de l’APC pour protester contre le manque d’eau.
Dans le sud du pays, plusieurs mouvements de protestation ont été enregistrés à Biskra. Les revendications des manifestants sont variées allant du logement à l’emploi en passant par l’amélioration des conditions de vie. À 18 km à l’Est de Biskra, les habitants de Sidi Okba ont bloqué l’entrée de leur commune en signe de protestation contre l’arrêt des travaux de dédoublement du tronçon de la route reliant Sidi Okba au chef-lieu de la wilaya.
À Annaba, le 8 avril dernier, des centaines de demandeurs d’emploi ont “envahi” le complexe sidérurgique d’El Hadjar pour exiger de la direction de les recruter. Il aurait fallu l’intervention de la force publique pour rouvrir le complexe et chasser les protestataires.