Le front social est à nouveau en ébullition en Algérie. Après les grèves du printemps dernier, les travailleurs des secteurs de l’éducation et de la santé s’apprêtent à reprendre le chemin de la protestation pour réitérer leurs revendications salariales.
Le premier appel au débrayage a été lancé par le Conseil national autonome des professionnels de l’éducation dans les trois paliers (Cnapeste), pour une grève nationale de deux jours, le 2 et le 3 novembre prochain. Le débrayage concerne les trois paliers de l’éducation.
L’urgence d’apporter une réponse effective à la dégradation du pouvoir d’achat alors que les prix des produits de consommation flambent est un point essentiel dans la plateforme de revendications du Cnapeste. Pour faire face à la baisse de leur pouvoir d’achat, les enseignants réclament une revalorisation des salaires.
| Lire aussi : Comment le pouvoir d’achat des enseignants s’est dégradé en 4 décennies
Le logement occupe également une part non négligeable dans la liste des revendications des enseignants qui appellent les pouvoirs publics à accorder « une priorité absolue » à ce dossier.
La retraite, les œuvres sociales, la médecine de travail et l’actualisation de la prime de zone complètent la liste des revendications du Cnapeste qui réclame aussi l’ouverture de nouveaux postes budgétaires au profit des diplômés et de hâter le processus de promotion dans le secteur.
Ce que réclament les soignants
De leur côté les trois syndicats de la santé qui forment l’Intersyndicale de la santé – chercheurs-hospitalo-universitaires (Snechu), des praticiens de la santé publique (Snpsp) et les paramédicaux (Sap)-, ont appelé jeudi 28 octobre à une journée nationale de protestation mercredi 3 novembre, « comme première action ».
Les syndicats mettent l’accent essentiellement sur le retard dans l’application des directives du Président de la République qui a institué la « prime Covid » aux personnels de la santé et les ayant droit des professionnels décédés du Covid-19.
La couverture à 100% de l’assurance totale du personnel de la santé et la bonification des cotisations à la retraite figurent sur la liste des causes du mécontentement de l’Intersyndicale de la santé.
L’amélioration du pouvoir d’achat est également une autre revendication des professionnels de la santé du secteur public. « Dans la fonction publique, la grille des salaires est dépassée par les évènements. Nous réclamons une nouvelle grille et un doublement de la valeur du point indiciaire, aujourd’hui à 45 DA, de sorte à élever les salaires au niveau d’il y a une dizaine d’années. Les salaires ont stagné mais ils ont perdu la moitié de leur valeur », affirmait le président du SNPSP, le Dr Lyes Merabet, à TSA le 30 septembre dernier.
Ce nouvel appel à la mobilisation dans le secteur de la santé survient après la journée de protestation observée, le 7 avril dernier, par les trois syndicats. A l’occasion, ils ont formulé une revendication relative à une réforme globale du système sanitaire, une démarche à laquelle ils demandent à être associés.
« C’est à nous syndicats de proposer une réforme de la santé, nous sommes des professionnels du terrain et par conséquent nous sommes à même de proposer des solutions », avait indiqué à TSA, le président du Snechu, le Pr Rachid Belhadj.