À deux ou trois jours de l’Aïd el fitr qui sera célébrée vendredi ou samedi 22 avril, les prix de certains légumes et fruits connaissent une hausse en Algérie.
C’est principalement les prix des navets, des carottes et des courgettes qui sont concernés par la hausse. L’oignon s’affiche déjà à plus de 300 dinars depuis plus de deux semaines.
Comme par hasard, ce sont les principaux légumes utilisés dans la préparation des plats le jour de l’Aïd (couscous, rechta).
Vendredi, ces produits se vendaient respectivement à 90, 60 et 100 dinars le ko sur un marché dans la banlieue d’Alger. Sur le même marché ce mardi, il fallait débourser 200 dinars pour les navets et les courgettes, et 140 dinars pour.
Pour la banane, son prix a repris l’ascenseur. Après avoir baissé à moins de 400 dinars, il s’affiche désormais à 600 dinars dans certains magasins à Alger. La pomme a franchi la barre des 1.000 dinars et les autres fruits comme le kiwi ou certaines types de dattes sont hors de portée de nombreux Algériens. Comment expliquer une telle hausse ?
Le président de l’Association de protection et d’orientation des consommateurs, l’Apoce, Mustapha Zebdi a dénoncé sur sa page Facebook, la hausse des prix des fruits et légumes.
« La situation dépasse de loin la question de la loi de l’offre et de la demande. C’est une question de valeurs et de vertus », a-t-il écrit ce mercredi sur Facebook.
Puisqu’il ne s’agit pas selon lui d’un déséquilibre entre offre et de demande, quelles sont les raisons de cette hausse des prix qui survient à l’approche de la fête de l’Aïd ? Sans détours, Mustapha Zebdi pointent doigt les commerçants.
« Il s’agit d’une anticipation de la demande. Comme les Algériens sont dans l’obligation d’acheter pour l’Aïd. Cela arrive chaque année », explique-t-il.
Hausse des prix des légumes : les commerçants pointés du doigt
Pour le président de l’Apoce, la pratique qui consiste à vendre au prix fort les produits à la veille d’une fête religieuse en ayant connaissance de la très forte demande prévisible sur certains produits est de la pure spéculation qui est sévèrement punie par loi en Algérie.
« C’est de la spéculation que de vendre un produit au-dessus de son prix réel et habituel. Il n’y a pas eu de pertes ou de cas de force majeures qui explique une telle hausse », poursuit Mustapha Zebdi.
Pour ce qui est du rôle des autorités, Mustapha Zebdi estime que « c’est un peu trop tard d’agir maintenant ».
Quant aux solutions face à ce genre de pratiques, le président de l’Apoce réitère sa proposition de plafonner la marge bénéficiaire des commerçants.
« C’est la solution notamment durant ce genre d’événements. Quand les prix de vente seront connus au préalable, ils ne pourront pas jouer avec ces produits », a-t-il conclu.