Le général Gaïd-Salah commence-t-il à durcir le ton à l’égard de la classe politique ? Son dernier discours, prononcé ce mardi 23 avril lors d’une visite en première région militaire le laisse entendre. Le chef d’état-major de l’ANP a critiqué le boycott de l’initiative de dialogue lancée par la présidence de la République.
« Nous avons constaté l’apparition de certaines voix qui ne veulent aucun bien à l’Algérie, appelant à l’entêtement et l’acharnement à maintenir les mêmes positions préétablies, sans tenir compte de tout ce qui a été réalisé, le rejet de toutes les initiatives et le boycotte de toutes les démarches, y compris l’initiative de dialogue qui est censée être un des mécanismes civilisées qu’il y a lieu de valoriser, notamment dans ces circonstances particulières que vit notre pays », a déclaré Gaïd-Salah. L’initiative de dialogue a été boycotté par la quasi-totalité de la classe politique, y compris les partis de l’ex-Alliance présidentielle.
« Il y a lieu de mettre à profit toutes les opportunités pour aboutir à une convergence des visions et un rapprochement des points à même de permettre d’aboutir à une solution, voire plusieurs, à la crise dans les plus brefs délais, car si la situation perdure davantage elle aura des conséquences néfastes sur l’économie nationale et sur le pouvoir d’achat des citoyens, surtout que nous sommes à la veille du mois sacré de Ramadhan », a poursuivi Gaïd-Salah.
« Tout cela confirme que ces voix et ces positions obstinées œuvrent à entraîner le pays vers le piège du vide constitutionnel et le faire entrer dans la spirale de la violence et de l’anarchie, ce que refuse catégoriquement, à la fois, tout citoyen dévoué à sa patrie et l’Armée nationale populaire. À tous ceux-là nous dirons que le peuple algérien est souverain dans ses décisions, et c’est à lui qu’il appartient de trancher la question lors de l’élection du nouveau président de la République, qui aura la légitimité requise pour satisfaire le reste des revendications populaires légitimes», a-t-il poursuivi, laissant entendre que le scrutin présidentiel ne sera pas reporté.
Dans son discours, Ahmed Gaïd-Salah a également critiqué les actions menées par la population contre les ministres et les walis qui effectuent des visites sur le terrain. « Il y a lieu également de mettre en garde contre ce phénomène étrange qui consiste à l’incitation à entraver l’action des institutions de l’État et d’empêcher les responsables d’accomplir leurs missions. Ce sont là des comportements contraires aux lois de la République que ne peut accepter le peuple algérien jaloux des institutions de son pays et que ne peut tolérer l’Armée nationale populaire, qui s’est engagée à accompagner ces institutions conformément à la Constitution », a-t-il affirmé.
« Comme nous attirons l’attention à ne pas tomber dans le piège de la généralisation et de se garder de faire des préjugés concernant l’intégrité et le dévouement des cadres de l’État, qui comptent parmi eux, beaucoup de cadres honnêtes, intègres et loyaux, qui veillent à garantir la continuité des institutions de l’État et assurer le bon fonctionnement des affaires publiques au service de la nation et des intérêts des citoyens. Car l’Algérie compte parmi ses enfants des compétences dévouées dans tous les secteurs, qui la portent dans leurs cœurs et n’ont d’allégeance qu’envers la patrie, leur unique souci étant de servir leur pays et le voir fort et fier dans le concert des nations», a-t-il conclu.