La crise politique entre l’Algérie et l’Espagne a déteint sur les échanges économiques entre les deux pays, mais elle épargne le secteur de l’énergie. Quelques mois après l’annonce d’un contrat entre Sonatrach et Repsol, la firme pétrolière espagnole renforce davantage sa présence en Algérie en prenant possession de manière effective des actifs d’une entreprise italienne.
Edison RSP SPA, entreprise italienne basée à Milan et spécialisée dans la production et la vente d’électricité, de gaz et des huiles brutes, a signé en mai et juin 2022 des accords de vente de sa participation dans le champ de gaz Reggane Nord avec les sociétés Repsol (Espagne) et Wintershall Dea (Allemagne). La société milanaise vient d’annoncer que les autorités algériennes ont approuvé ces accords qui, par conséquent, entrent officiellement en vigueur.
Le gaz produit par le champ de Reggane Nord est entièrement vendu à Sonatrach suivant un contrat de long terme. Edison y détenait 11,25% qu’elle a cédé à hauteur de 6,75% à Repsol et 4,50% à Wintershall Dea. La valeur totale de la transaction est de 100 millions d’euros et reste inchangée ainsi que les termes et conditions des accords, indique la même source.
Algérie – Espagne : l’énergie épargnée par la crise politique
Edison, qui est détenue par Électricité de France (EDF), explique que la finalisation de cette cession entre dans le cadre de sa stratégie « axée sur la transition énergétique et la sécurité de l’approvisionnement des marchés énergétiques italiens », pour laquelle plus de 10 milliards d’euros d’investissements sont envisagés entre 2023 et 2030.
En juin dernier, Sonatrach a signé un contrat de 800 millions de dollars avec l’Espagnol Repsol et l’Indonésien Pertamina portant sur l’exploitation du bloc 405a du périmètre de Menzel Ledjmet. Il s’agit d’un contrat de type « partage de production » signé sous l’égide de la loi sur les hydrocarbures de 2019.
L’Algérie et le gouvernement espagnol sont en crise depuis mars 2022 suite au revirement de Madrid sur le dossier du Sahara occidental, en apportant son soutien aux thèses marocaines. Les échanges commerciaux entre les deux pays sont presque à l’arrêt depuis juin de la même année. Seules les livraisons d’hydrocarbures, notamment le gaz, ont continué normalement, l’Algérie ayant promis d’honorer tous ses engagements contractuels.
Outre l’énergie, l’Algérie n’a pas interrompu ses liens avec l’Espagne dans le domaine de la coopération sécuritaire. Le président Abdelmadjid Tebboune a dit à maintes reprises que l’Algérie entretenait de bonnes relations avec le palais royal espagnol, mais que le problème se posait avec le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez en raison de son soutien au Maroc dans le conflit au Sahara occidental.
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