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Gaza : la rocambolesque histoire d’un voleur qui a infiltré l’armée israélienne
International Par: Riyad Hamadi

Gaza : la rocambolesque histoire d’un voleur qui a infiltré l’armée israélienne

L’armée israélienne n’avait pas besoin de ce nouveau scandale pour redorer son image, déjà largement ternie à la fois par les revers qu’elle essuie et ses exactions sur la population civile de la bande de Gaza.

Un jeune israélien l’a tourné en dérision en arrivant à l’infiltrer jusqu’à faire partie d’une unité d’élite de protection du premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et à subtiliser une quantité impressionnante d’armes. Le tout, avec une facilité déconcertante.

Décidément, chaque jour qui passe emporte avec lui un lambeau de la réputation de l’armée israélienne, présentée comme invincible et suréquipée. Sur le terrain, les combattants du Hamas lui infligent des pertes considérables et l’objectif qui lui est assigné d’éradiquer le mouvement palestinien est loin d’être atteint.

Ce qui conforte les doutes quant à ses réelles aptitudes, nés après l’opération du 7 octobre au cours de laquelle le Hamas avait pu opérer en profondeur dans le territoire israélien, tué 1.200 personnes et pris 250 autres en otage.

Ces doutes ont été décuplés après la divulgation de la rocambolesque histoire d’un faux soldat qui a pu infiltrer « la plus puissante armée de la région » et tromper la vigilance de services de renseignement parmi « les plus performants au monde ».

Un faux soldat tourne en dérision l’ « invincible » armée israélienne

Roi Yifrach, 35 ans, est un voleur et un escroc pas comme les autres. Au premier jour de l’attaque du Hamas, le 7 octobre, il s’est rendu à la frontière avec la bande de Gaza et attendu patiemment l’arrivée des forces israéliennes.

 Il s’est rapproché, dans des circonstances inconnues, d’une unité israélienne et s’est fait passer pour un élément du Shin Bet, le renseignement intérieur. L’homme a pu ensuite se procurer tout l’attirail de combat israélien d’élite et a participé aux opérations comme un vrai soldat.

Mais son objectif était de subtiliser des armes et des munitions à revendre au marché noir. Ce qu’il a pu faire avec une grande facilité. Il a même poussé l’audace jusqu’à s’approcher du Premier ministre Benyamin Netanyahou lors d’une visite aux unités sur le terrain à Gaza. Une photo largement partagée le montre derrière Netanyahou sur un hélidrome.

Le faux soldat a fini par être débusqué et arrêté. Dans sa voiture, son appartement et celui de sa mère, des quantités importantes d’armes ont été découvertes. Il est poursuivi pour cinq chefs d’inculpation criminels et risque jusqu’à 36 ans de prison. « C’est l’Etat d’Israël qu’il faut poursuivre et non mon client », a déclaré son avocat pendant l’audience devant le tribunal de district de Tel-Aviv.

Chez l’opinion publique israélienne, c’est la consternation. Les Israéliens ne comprennent pas comment l’armée et tous les services de renseignement ont pu être pris à défaut de cette manière. En plus de l’incompréhension qu’elle suscite, cette affaire nourrit aussi l’inquiétude quant aux capacités effectives de cette armée à la réputation visiblement surestimée

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