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Gel de l’authentification des diplômes des médecins : la réponse du gouvernement

Gel de l’authentification des diplômes des médecins : la réponse du gouvernement

Par Ricky / Adobe Stock
Des étudiants.

L’Algérie a décidé depuis plusieurs mois de geler l’authentification des diplômes des médecins généralistes et spécialistes. Interpellé par un député, le ministre de l’Enseignement supérieur a apporté une réponse et des explications.

La situation perdure depuis l’été dernier. Pour atténuer le départ des médecins vers l’étranger, le gouvernement a pris une mesure radicale qui est de geler l’authentification des diplômes. De nombreux jeunes diplômés en médecine se sont retrouvés dans le désarroi.

Le député, El Ouardi Bradji, a adressé une question écrite au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari. La réponse de celui-ci, également écrite, a été partagée sur les réseaux sociaux par le député en question et par Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP).

D’emblée, le ministre confirme qu’il y a eu gel de l’authentification des diplômes délivrés par les facultés de médecine et reconnaît que la mesure entre dans le cadre de la lutte contre l’exode des médecins algériens vers l’étranger.

Le ministre de l’Enseignement supérieur s’exprime sur l’authentification des diplômes des médecins algériens

La mesure de gel sera levée lorsque « des solutions seront proposées pour traiter et atténuer ce phénomène », indique le membre du gouvernement dans sa réponse datée du 13 juillet 2024, sans donner de délai.

Autre aveu du ministre de l’Enseignement supérieur, la mesure s’apparente en quelque sorte à un coup d’épée dans l’eau. Car, souligne-t-il dans sa réponse au député, le gel des authentifications n’a pas mis fin à l’exil des compétences médicales, médecins généralistes ou spécialistes.

Kamel Baddari explique que les organismes étrangers recruteurs ont recours à la demande d’authentification des diplômes des médecins algériens via les représentations diplomatiques algériennes à l’étranger où celles de leurs pays respectifs accréditées en Algérie.

Chômage des médecins

Le député, El Ouardi Bradji, n’est pas convaincu de la réponse du ministre qu’il a jugé « illogique ». « En réalité, les médecins généralistes souffrent d’une pénurie de postes et ils ont le droit de rechercher un avenir dans lequel ils obtiendront un diplôme de médecin spécialiste, et l’État doit fournir les moyens pour exercer leur profession d’une manière qui lui convient », a-t-il dit.

Pour lui, tous les médecins algériens qui partent à l’étranger n’y resteront pas. « Je ne pense pas que la majorité ne reviendra pas au pays », a-t-il dit, en soulignant que « l’État doit étudier la question avec sagesse et laisser la possibilité à ceux qui souhaitent se former à l’étranger de partir ».

L’Algérie dispose d’une quinzaine de facultés de médecine qui forment chaque année environ 5.000 médecins, dont une partie choisit de s’installer à l’étranger, notamment en France ou dans les autres pays d’Europe, en Amérique du Nord ou dans les pays du Golfe où les salaires, les conditions de travail et le cadre de vie sont meilleurs qu’en Algérie.

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