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Gestion des « gilets jaunes » : la France s’est-elle inspirée de l’Algérie ?

Gestion des “gilets jaunes” : la France s’est-elle inspirée de l’Algérie ?

La présence de brigades équestres dans les plus beaux quartiers de Paris laisse une impression plus forte. Pourtant, le choix d’une réponse brutale pour mâter un mouvement social comme cela ne s’est jamais fait en France ne va pas sans rappeler le choix d’Alger pour endiguer la vague du « printemps arabe » en 2011. Dans les deux cas d’ailleurs, les taxes ont servi de mèche. Carburant en France, huile et sucre en Algérie où elles furent vite annulées.

Quand, début 2011, l’odeur du jasmin tunisien s’épandit en Algérie, le gouvernement perçut vite le danger et ne se laissa pas intimider. Il n’eut pas besoin des matraques proposées par Michèle Aliot-Marie à Zine el Abidine Benali. En la matière, Alger était bien doté mais sans doute la ministre française avait-elle délivré un message de tolérance bien qu’involontaire.

Les émeutes maîtrisées au prix de cinq morts et des centaines de blessés, des dirigeants de l’opposition ont tenté de donner un prolongement à la contestation en organisant des manifestations. C’était tous les samedis à Alger. Comme c’est le cas aujourd’hui pour les « gilets jaunes » à Paris.

Une rétroprojection vers janvier 2011 montrerait la capitale algérienne sous la couleur bleu qui envahit Paname huit ans après. Le chiffre évoqué à l’époque par les opposants était de 30.000 policiers rien que pour Alger. En tout cas, il était suffisamment dissuasif pour contenir les protestataires qui se retrouvaient face à des murs hermétique de policiers qui les confinaient à chaque fois autour de la Place du 1er-mai.

Comme cela se fait aujourd’hui à Paris, les forces de l’ordre opéraient aussi loin de la capitale pour empêcher les manifestants d’y arriver. Il y avait des fouilles sur les routes, des interpellations préventives et des procédures de flagrance en justice.

En France, le président Emmanuel Macron n’a pas pris tout de suite la mesure de la révolte. Il a fallu l’acte III du mouvement pour en évaluer l’ampleur. Dès lors, il ne s’est privé d’aucun moyen. Il a mobilisé 90.000 policiers dans le pays, dont 10.000 pour la capitale où des blindés de la gendarmerie ont été déployés pour la première fois. A en croire le magazine Marianne, ils étaient même équipés d’un liquide incapacitant pour mettre à terre les manifestants en cas de situation extrême. Ne menaçaient-ils pas pour certains d’entre eux de se rendre à l’assaut de l’Elysée ?

Dans ce pays si prompt à donner des leçons en matière de respect de la citoyenneté, des syndicats de police n’ont pas hésité à évoquer les limites de la légalité pour se défendre face à des franges de manifestants radicalisés. C’est à la suite de cela que le dispositif a été placé en position offensive. Les images qui circulent sur le web montrent des scènes de brutalité qui n’ont pas épargné les femmes ou même des handicapés, dans au moins deux cas. Les brutalités n’ont pas épargné la presse. Tirs de flash-ball, coups de matraque, confiscation de matériel ont été dénoncés.

Vingt-quatre journalistes et photographes ont annoncé leur décision de porter plainte contre ces violences policières. Les « gilets jaunes » se sont aussi fait remarquer par des violences envers les journalistes. Au point que certains ont fait appel à des gardes de corps.

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