Le Métro d’Alger est à l’arrêt depuis près de seize mois. Aucune date n’est fixée pour sa réouverture.
Les raisons de cette fermeture ne sont pas connues, mais elles seraient liées au départ du groupe français RATP qui s’occupait de la gestion de ce métro, de sa mise en œuvre en 2011 jusqu’au 1er novembre dernier. Léa Commeau, attachée de presse du groupe RATP a répondu à nos questions. Entretien.
Est-ce que la RATP est toujours présente en Algérie ?
Le groupe RATP, via RATP Dev, exploite et entretient les 6 réseaux de tramway d’Algérie (Alger, Oran, Constantine, Sétif, Ouargla et Sidi Bel Abbes) au sein d’une co-entreprise avec l’EMA et Transtev.
Est-ce que la RATP a laissé les moyens et formé les équipes pour gérer le Métro d’Alger ?
Le contrat d’exploitation et de maintenance du Métro d’Alger est arrivé à échéance le 31 octobre 2020. Les autorités algériennes ont décidé d’internaliser l’exploitation et la maintenance du Métro d’Alger via une entreprise algérienne nouvellement créée, filiale à 100 % de l’EMA (Entreprise du Métro d’Alger), la SEMA.
Conformément à nos procédures et aux termes de notre contrat, nous avons procédé à une passation de l’ensemble des activités d’exploitation et de maintenance.
Ceci a été formellement acté par des procès-verbaux des inventaires contradictoires (c’est-à-dire en présence des deux parties), réalisés aussi bien pour les actifs restitués ou développés que pour les éléments de savoir-faire notamment les procédures d’exploitation et de maintenance et leur supports informatiques, entre autres l’historique des opérations de maintenances réalisées.
Notre modèle d’entreprise se fonde sur la formation, le transfert de savoir-faire et la montée en compétences des équipes locales. Nous offrons également la possibilité d’évoluer au sein de notre groupe et proposons des mobilités sur d’autres réseaux que nous opérons, ce qui participe aux échanges de bonnes pratiques et à la montée en puissance des compétences.
Nous défendons ce modèle car il est vertueux et performant pour toujours offrir le meilleur service à nos voyageurs.
Nous avons fonctionné ainsi auprès des 960 collaborateurs algériens (soit 98 % des effectifs), engagés de RATP El Djazaïr et nous sommes certains que la mission de service se poursuivra dans les meilleures conditions.
Comme prévu dès l’origine du projet, la majorité des salariés algériens de RATP El Djazaïr ont été transférés à la nouvelle filiale de l’EMA. Ils ont conservé la totalité de leurs droits et avantages.
Les quelques expatriés ont réintégré le groupe RATP à la fin du contrat et effectué des mobilités sur d’autres réseaux RATP Dev (nous sommes présents dans 13 pays et opérons plus de 100 réseaux dans le monde).
Des sources algériennes affirment que la RATP a pris le logiciel de gestion du Métro, est-ce vrai ?
Conformément à nos procédures, nous avons initié une passation complète de nos savoir-faire et de nos actifs. Ceci inclut bien entendu ce qu’on appelle l’ensemble des « logiciels métier », indispensables à l’exploitation et à la maintenance.
Il convient de souligner que pour des besoins de maintien en fonction des installations, chaque jour, trois trains circulent actuellement.
RATP El Djazaïr n’était que l’exploitant et le mainteneur du Métro d’Alger. L’EMA, propriétaire des installations, s’est fait remettre sans nul doute directement par les constructeurs tous les éléments nécessaires à l’exploitation et la maintenance de ses installations, notamment les logiciels associés, pour les remettre ensuite à RATP El Djazaïr.
Comment s’est déroulée la rupture du contrat ?
La décision des autorités algériennes d’internaliser les opérations de Métro d’Alger était concomitante à l’arrivée à échéance de notre contrat d’exploitation et de maintenance du Métro d’Alger le 31 octobre 2020. On ne peut donc parler de rupture de contrat mais d’un contrat arrivé à son terme, après 9 années d’exploitation.
Les parties ont appliqué les clauses relatives à la fin de contrat, notamment relatives à la restitution des actifs confiés ou développés, et le transfert des personnels ainsi que leurs savoirs-faire vers le nouvel opérateur.
Y a-t-il une action en justice ?
Il n’y a pas d’action en justice. Les parties travaillent sereinement à l’établissement d’un décompte général définitif qui est un document qui acte la fin de la convention.