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« Gilets jaunes » : à Paris, un samedi plus calme

“Gilets jaunes” : à Paris, un samedi plus calme

« Aujourd’hui, ça a l’air d’être plus calme »: A Paris, une semaine après des manifestations de « gilets jaunes » émaillées de violences, les commerçants ouvraient timidement leurs portes lors de ce nouveau samedi de contestation, sous un dispositif sécuritaire exceptionnel.

Les façades de contreplaqué, pour préserver les vitrines, sont devenues un décor familier, comme à chaque week-end de mobilisation. Sur les Champs-Elysées, le mythique Drugstore s’est protégé pour éviter une nouvelle tentative d’attaque comme celle de la semaine dernière.

Dans l’est parisien, banques et magasins sont encore une fois barricadés derrière de hautes plaques de bois.

Mais contrairement à la semaine dernière, la vie matinale s’anime, notamment dans les cafés et magasins, qui ont ouvert leur portes, timidement, en attendant de voir…

« Mon patron m’a dit +on ouvre+, donc on ouvre », résume Laurent, serveur au Café des Phares, place de la Bastille. Samedi dernier, le café avait tiré le rideau. Et si la tension devait monter dans la journée? « On verra bien, mais ça m’étonnerait qu’on ferme aujourd’hui ».

Une passante devant la terrasse lance un « bon courage! » au serveur. En signe d’encouragement pour ce cinquième samedi de manifestations contre la politique fiscale et sociale du gouvernement ? « Non, pour le froid ! », dit-elle emmitouflée dans son manteau. « Aujourd’hui, ça à l’air d’être plus calme », constate-t-elle.

« Ras-le-bol »

Au café Le Beaumarchais, sur le boulevard du même nom, Lucie et Alex, les deux serveurs servent les premiers cafés de la journée. Samedi dernier, Lucie avait dû fermer le café en voyant les premiers « gilets jaunes » débarquer sur le pavé. « Dès 8H, on les voyait passer. Aujourd’hui aucun, à part les éboueurs », sourit-elle.

« Moi je savais que ça allait tomber à l’eau leur truc », commente son collègue Alex, critique sur le mouvement. Avec ses annonces en faveur du pouvoir d’achat, Emmanuel « Macron a quand même fait un gros effort. Ca sert à rien de continuer maintenant », assure-t-il.

Lundi, le président français a annoncé la hausse de 100 euros de plus par mois pour ceux qui touchent le salaire minimum, et annulé la hausse d’un impôt pour les retraités vivant avec moins de 2.000 euros par mois.

Malgré ce calme apparent, la crainte d’une escalade de la violence reste présente. A la brasserie Le vin, avenue Carnot, non loin des Champs-Elysées, le personnel redoute de nouvelles dégradations.

« Dès que ça gaze, on a ordre de fermer et de rentrer toutes les chaises et de remonter le store de la terrasse », explique Maria, la responsable.

« Qu’ils manifestent, pas de souci, mais c’est cette tension, cette casse, c’est affligeant », déplore-t-elle.

Signe que la tension est un peu retombée, la plupart des musées et théâtres ont ouvert leurs portes, contrairement à samedi dernier. Ouverts aussi la Tour Eiffel, l’Opéra Garnier, les musées du Louvre, d’Orsay, fermés samedi dernier.

Sur la place de l’Opéra, où des centaines de « gilets jaunes » manifestent pacifiquement contre la politique gouvernementale, quelques touristes se pressent avec leurs valises à roulettes.

« On cherche l’arrêt de bus pour aller à l’aéroport », s’inquiète Jane Wang, une étudiante new-yorkaise de 20 ans, en visite à Paris avec sa mère.

Face aux protestataires qui entonnent l’hymne nationale, elle ajoute: « C’est vraiment calme. Ca n’a vraiment rien à voir avec ce qu’on avait pu voir dans les médias ».

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