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Gilets jaunes : Macron déboussolé et acculé

Gilets jaunes : Macron déboussolé et acculé

Ce n’est pas le chaos de la semaine dernière. Mais les images ne restent pas moins impressionnantes. Ce n’est pas la douce France chère au cœur de Charles Trenet. Mais la « rebelle » de Jean Ferrat qui dit qu' »il est temps que le malheur succombe » .

C’est partout le bruit des bottes, c’est partout l’ordre en bleu de la police, pour paraphraser l’interprète de « la montagne ». Avec 8.000 policiers armés, des brigades équestres et des blindés dans ses rues, Paris ressemblait ce samedi 8 décembre à un théâtre de guerre où des affrontements n’ont quand même pas manqués.

Le pouvoir a fait le choix de la dramatisation et de la démonstration de force. Il a adapté son dispositif de sécurité, placé en position offensive. C’est une réponse musclée qui ne cache pas la poursuite du mouvement déclenché par les « gilets jaunes ». Les autorités ont annoncé un chiffre de 30.000 manifestants à travers le pays, dont 8.000 à Paris. C’est certes moins que les fois précédentes mais ça reste le signe que la mobilisation ne faiblit pas. Le bruit des grenades lacrymogènes ne couvre pas celui de « Macron démission ».

Le président français a fait le choix du mutisme avant cet acte IV du mouvement. Il ne souhaitait pas « jeter de l’huile sur le feu ». C’est un aveu de peur, de désarroi. Un aveu qu’Emmanuel Macron ne sait pas quoi dire. Qu’il n’est même pas capable de calculer l’impact de son discours.

Son déplacement à Puy-en-Velay sur les ruines d’une préfecture dévastée, lui a fait palper enfin l’ampleur de la détestation qu’il suscite. « Démission », lui a-t-on demandé. Un appel assorti de grossièretés qui l’ont amené à remonter la vitre de son véhicule, baissée pour saluer la foule. Il lui est désormais difficile, voire impossible d’aller au contact direct de ses concitoyens. De se livrer à ces bains de foule qui lui ont d’abord valu de la sympathie. Elle s’est désintégrée sous l’effet de mots qui ont pris la forme de balles explosives. « Gaulois réfractaires, pognon de dingue ». Un changement de style ne correspond pas à la réponse souhaitée.

A coup sûr, le mouvement des « gilets jaunes » cessera de se transformer en insurrection générale même s’il a essaimé à travers tout le pays. Y compris dans ces territoires apaisés que le macronisme promet à la désertification avec un retrait de plus en plus marqué des services publics. Il n’ y aura pas d’insurrection générale encore moins de guerre civile.

Mais le cahier des doléances des gilets jaunes a eu un si fort retentissement que Macron devra y répondre, au moins en partie. Ce faisant, il va renoncer à ses réformes . Et décevoir Bruxelles qui garde toujours un œil vigilant sur les déficits publics. Que les gilets jaunes rangent leurs pavés et on verra rejaillir les partis politiques qui n’ont jamais digéré l’élection de Macron. Illégitime aux yeux de la Droite. Traitre pour les socialistes. Le macronisme est promis au silence juste après ses premiers balbutiements.

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