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Gilets jaunes : pénuries d’essence et fronde lycéenne en France

Les blocages orchestrés par des “gilets jaunes” en colère contre la politique sociale et fiscale du gouvernement se poursuivaient un peu partout en France lundi, pour la troisième semaine d’affilée, également marquée par un mouvement de fronde dans les lycées.

 

– BLOCAGES ET PENURIES –

Les blocages prolongés de plusieurs dépôts pétroliers à travers le pays – de la Normandie à la région méditerranéenne – entraînaient lundi de premières pénuries d’essence.

En Bretagne (ouest), de nombreuses stations-services étaient ainsi en rupture totale ou partielle de carburant lundi matin, poussant les autorités locales à prendre des mesures de rationnement.

Les dépôts pétroliers du Mans (centre), du Grand-Quevilly (nord-ouest) étaient également bloqués, ainsi que celui du port de Fos-sur-Mer (sud-est).

Ce dernier blocage était critiqué jusqu’au sein du mouvement des “gilets jaunes”, où certains regrettaient “la récupération” de la protestation par des “éléments radicalisés”.

Les blocages des dépôts pétroliers de Donges et de La Rochelle, dans l’ouest de la France, ont eux été levés lundi matin après l’intervention des forces de l’ordre.

 

– ROUTES BARREES –

Le trafic restait aussi perturbé sur plusieurs axes routiers où les manifestants ont mis en place des barrages filtrants. La circulation était ainsi très ralentie sur les autoroutes A7 et A9, au sud du pays.

Dans la nuit de dimanche à lundi, une dizaine de personnes ont détruit des barrières de péage sur l’A9 à Perpignan (Pyrénées), selon les gendarmes. La préfecture parle “de nombreux actes de vandalisme”, comme des vitres cassées et une partie des cabines saccagées”.

“On est sur une poudrière (…) Il y a une colère qui monte, c’est même pire que de la colère, ça prend des proportions énormes”, a estimé Fabien Schlegel, l’un des leaders des “gilets jaunes” à Dole (est).

Les entreprises de transport routier ont estimé lundi à 400 millions d’euros les pertes qu’elles ont subies depuis le début des manifestations, le 17 novembre.

 

– LYCEES BLOQUES –

Plus d’une centaine de lycées étaient par ailleurs bloqués, partiellement ou totalement, par un mouvement de protestation contre les réformes dans l’Éducation et en soutien parfois aux “gilets jaunes”, selon le ministère de l’Éducation.

La région de Toulouse (sud-ouest) – où une quarantaine d’établissements étaient perturbés – était la plus touchée, suivie de la région parisienne, avec une vingtaine de lycées concernés. Une voiture a été incendiée et un magasin de téléphonie pillé près d’un lycée d’Aubervilliers, au nord de la capitale.

A Dijon (centre-est), un cortège d’environ 500 élèves a défilé dans les rues de la ville et s’est heurté aux forces de l’ordre, avec jets de pierres et tirs de grenades lacrymogènes.

A Nice, près d’un millier de lycéens ont manifesté en soutien aux “gilets jaunes” aux cris de “Macron démission!”, a constaté une journaliste de l’AFP.

 

– TENSIONS A LA REUNION –

Des affrontements étaient en cours lundi sur le territoire d’outre-mer de La Réunion entre les “gilets jaunes” et les forces de l’ordre, autour du barrage du Grand Port maritime de l’île, a constaté une journaliste de l’AFP.

Selon la direction régionale des routes, seuls deux ou trois barrages persistaient sur ce territoire, mais la situation était très tendue au niveau du port-Est, seul port marchand et poumon économique de l’île, bloqué depuis 15 jours

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