Après les Égyptiens et les Tunisiens, c’est au tour des Algériens de protester contre l’incarnation au cinéma d’un personnage historique par un acteur noir. Le blackwashing qui a touché par le passé Cléopâtre et Hannibal, concerne cette fois l’empereur romain d’origine berbère, Macrinus.

Gladiator 2 est l’une des productions cinématographiques les plus attendues de l’année. Le film réalisé par Ridley Scott raconte l’histoire de Lucius, un admirateur de Maximus, le héros de Gladiator 1. La polémique qui enfle à deux semaines de la sortie de l’œuvre, le 15 novembre, concerne le casting.

On retrouve Paul Mescal, Pedro Pascal et Denzel Washington. Ce dernier interprète le rôle de l’empereur Macrinus. Ce que beaucoup considèrent comme du “blackwashing”, sachant que l’empereur romain n’est pas connu pour avoir la peau noire. C’est en Algérie, pays d’origine de Macrinus, que le casting a suscité le plus de réactions.

Le terme blackwashing s’inspire du whitewashing qui consistait, à l’époque de la discrimination raciale aux États-Unis, à faire interpréter au cinéma les rôles de personnages de couleur par des acteurs blancs.

Depuis quelques années, de nombreuses figures historiques des pays du sud sont incarnées au cinéma par des acteurs noirs.

En mai 2023, l’interprétation du rôle de Cléopâtre, la mythique reine égyptienne, par l’actrice Adela James dans un docu-fiction de la plateforme Netflix, avait déclenché une tempête en Egypte.

Omniprésente dans le cinéma mondial, la figure de Cléopâtre avait jusque-là été systématiquement interprétée par des actrices blanches, comme Elisabeth Taylor en 1963.

Les Egyptiens ont inondé les réseaux sociaux de protestations et de pétitions et une plainte a été déposée contre Netflix.

En décembre de la même année, l’interprétation par le même Denzel Washington du rôle du roi de Carthage Hannibal avait fait réagir de nombreux tunisiens.

Dans les deux cas, les contestataires ont souligné qu’il y a une volonté manifeste de “falsification de l’histoire”. En revanche, ces protestations ont été considérées par certains comme une forme de racisme anti-noir.

Polémique en Algérie autour de la couleur de la peau de Macrinus, l’empereur berbère de Rome

Depuis quelques jours, c’est un personnage historique d’origine algérienne qui suscite une polémique similaire. Beaucoup d’internautes, notamment algériens, ont réagi à l’interprétation par Denzel Washington de la figure de l’empereur romain Macrinus dans le film Gladiator 2 de Ridley Scott, qui sort le 15 novembre prochain.

Marcus Opellius Severus Macrinus Augustus a régné sur Rome pendant 15 mois, entre 217 et 218. Il est né entre 164 et 166 à Césarée de Maurétanie, actuellement Cherchell, en Algérie.

Bien qu’il ait régné pendant une courte période, il subsiste encore plusieurs de ses bustes en sculpture, qui témoignent de ses traits d’homme dont la peau est blanche. Ces bustes ont envahi les réseaux sociaux dans le cadre de la campagne de dénonciation de ce qui est considéré comme une autre expression du blackwashing dans l’industrie cinématographique mondiale.

“Il (Macrinus) n’était pas d’origine africaine subsaharienne. Ce révisionnisme historique efface les identités nord-africaines pour imposer une vision simpliste et incorrecte de l’histoire”, estime la page Global Algérie sur X, qui dénonce en outre des pratiques qui “dénaturent la riche et complexe réalité de l’Afrique du Nord et du Maghreb antique”.

Global Algeria suggère de suivre l’exemple des Egyptiens et de porter plainte contre la production du film.

“C’est du vol et de l’appropriation historique”, tempête pour sa part un internaute au nom de profil Amasten 1er, qui rappelle que Macrinus est un empereur de Rome berbère algérien, né à Cherchell.

Numidia from Massinissa, une autre page algérienne sur X, a exprimé en anglais sa colère devant le silence du ministère de sa Culture.

“Ça ne doit pas passer inaperçu, affaire à suivre”, appuie de son côté BFKDZ qui accuse les Américains de chercher à “faire croire que les algériens de la Méditerranée durant le royaume de Macrinus été des noirs”,

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