Un enfant de dix ans est décédé après un glissement de terrain, provoqué par des travaux de terrassements à la cité La Concorde à Sidi Yahia sur les hauteurs d’Alger. Pointé du doit par des riverains, le maire de Bir Mourad Raïs se défend et charge le promoteur immobilier, dont le chantier est à l’origine du drame.
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Interrogé par TSA, le président de l’APC de Bir Mourad Raïs précise d’abord que le promoteur, la coopérative El Wafa, détient un permis de construire accordé par la mairie. « Nous avons la commission du guichet unique constituée de plusieurs directions dont des représentants de l’urbanisme, de l’hydraulique, la protection civile… etc. », explique l’élu.
« Quand quelqu’un veut obtenir un permis de construire, il doit constituer un dossier administratif. Ce dernier est par la suite envoyé aux différents services. Chacun donne par écrit son avis technique. Si l’un des représentants donne un avis défavorable, on n’attribue pas le permis. Si tout le monde donne un avis favorable, on donne le permis », explique M. Zikem.
L’entrepreneur a bénéficié du terrain en 2006 après avoir été exproprié à Bouzaréah pour un projet entrant dans le cadre « de l’intérêt général », selon notre interlocuteur. En 2016, il a déposé un permis de construire. Sa demande a été examinée par la commission du guichet unique et tous ses membres avaient émis un avis favorable, selon le maire. Le permis de construire a été accordé au promoteur immobilier en juillet 2016.
La coopérative dont l’objectif était de construire un immeuble à usage d’habitation et commercial a alors entamé les travaux. « Il a commencé les terrassements. Les riverains qui ont observé le chantier sont venus nous voir pour se plaindre. Nous n’avons aucune plainte écrite », raconte Mohamed Zikem.
L’entrepreneur a commencé les terrassements dans la « partie inférieure sur le boulevard de Sidi Yahia » qui ont duré deux mois. « Nous lui avons adressé une mise en demeure en octobre 2016. Il avait terrassé en bas mais il y a la falaise en haut et donc il y avait un risque d’effondrement. Nous lui avons demandé de consolider la falaise dans les plus brefs délais, on l’a prévenu qu’il assumerait la responsabilité » en cas de problème, assure le président de l’APC de Bir Mourad Rais.
Après l’hiver, la coopérative a repris les terrassements. « Le promoteur a dit qu’il allait réaliser un système de banquettes (pour conforter la falaise, NDLR). Quand il a terminé le terrassement, il devait commencer à injecter le béton. Hier soir, une partie de la clôture a cédé. Des enfants jouaient à côté. L’un d’eux est décédé », conclut Mohamed Zikem.