Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement s’est rendu, hier à Alger, au siège de l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep), qui gère la publicité publique.
S’exprimant, en marge de cette sortie, Hassane Rabehi a déclaré que «le gouvernement, en vertu des principes démocratiques, demeure soucieux de préserver la liberté d’expression et d’opinion», et appelé, à cette occasion, les médias à «veiller à l’intérêt suprême de la nation», selon des propos rapportés par l’agence officielle. Comprendre : ne pas critiquer le pouvoir en place.
Sur place, au lieu d’ordonner une enquête sur la gestion opaque de l’Anep par un directeur général désigné par Said Bouteflika, le ministre a tenté d’amadouer les médias. Il a promis une « meilleure » transparence dans la distribution de la publicité publique que le pouvoir utilise pour enrichir sa clientèle et faire pression sur les médias.
« Je viens de donner des instructions fermes à destination des responsables de l’Anep, pour exécuter cette décision gouvernementale et constituer une commission consultative composée de compétences qui s’attellera à s’entretenir avec l’ensemble des partenaires », a ajouté M. Rabehi, indiquant que son département s’attelle à mettre en place un conseil d’éthique et de déontologie de la corporation.
Ces propos auraient pu être crédibles si le nouveau ministre n’était pas le neveu de Tayeb Belaiz, président contesté du Conseil constitutionnel qui fait partie des 3B dont le peuple exige le départ. Hassane Rabehi a notamment été secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et ambassadeur à Pékin.