Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz s’est à nouveau exprimé, ce mardi 2 juillet, sur le danger que représente l’arrivée éventuelle au pouvoir de l’extrême-droite pour la France.

Il a livré son analyse des résultats du premier tour des législatives 2024 et a exprimé ses inquiétudes.

« Les résultats du premier tour des élections législatives viennent de nous parvenir, et l’ombre menaçante de l’extrême droite, personnifiée par le Rassemblement National, s’étend sur notre nation de manière alarmante », a d’emblée alerté le chef de la plus importante institution religieuse musulmane en France dans un billet publié sur le site Internet de la Grande mosquée de Paris.

Lors du premier tour des législatives qui a eu lieu dimanche 30 juin, le Rassemblement national (RN) et ses alliés ont obtenu 33,15 % des voix, devant le Nouveau Front populaire (27,99 %) et le camp présidentiel (20,04 %). Ces résultats placent l’extrême-droite aux portes du pouvoir en France.

Elle pourrait s’installer à Matignon le lendemain du second tour des législatives si elle parvient à obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français.

« […] résonance inquiétante parmi une frange de nos concitoyens »

Pour le recteur de la Grande mosquée de Paris, les résultats obtenus par le RN aux législatives « révèlent que les discours de division et de haine trouvent une résonance inquiétante parmi une frange de nos concitoyens. »

Il explique que le « succès » de l’ex-Front national, le parti fondé par Jean-Marie Le Pen en 1972 avec des nostalgiques de l’Algérie française et de Vichy, repose sur des « promesses de sécurité et de protection identitaire », mais selon le recteur de la Mosquée de Paris, il « dissimule des politiques qui menacent gravement notre cohésion sociale et nos valeurs républicaines. »

Législatives 2024 : l’analyse et les inquiétudes du recteur de la Grande mosquée de Paris

Au discours ambiant porté par une partie des médias d’extrême-droite comme CNews, BFMTV, Le Figaro ou Europe 1 sur la normalisation d’une partie au discours raciste et xénophobe, le recteur de la Mosquée de Paris met en garde sur une « réalité qui, si elle venait à s’imposer, fracturerait notre société », qui se cache « derrière le vernis des promesses ».

Pour M. Hafiz, qui a appelé avant le premier tour des législatives à voter contre l’extrême-droite, le RN « ne propose pas de véritables solutions, mais crée plutôt des boucs émissaires, divisant ainsi notre communauté nationale. »

Le recteur de la Grande mosquée de Paris lance dans la foulée un appel aux représentants des autres religions pour prendre position d’une façon claire contre l’extrême-droite. « Ne pas faire front à cette menace contre notre cohésion sociale » de la part du RN, c’est « ouvrir la voie à l’obscurantisme et à la propagation de la haine », enchaîne-t-il.

Le recteur de la Grande mosquée de Paris appelle à ne pas laisser l’ombre de l’extrême droite « obscurcir notre avenir ». « Indignons-nous, protestons, votons ! Faisons entendre notre voix pour la justice et la dignité humaine ».

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