Le FFS a dénoncé, ce mardi, « énergiquement » la réaction jugée « brutale » des autorités face au mouvement de grève déclenché dans la nuit de dimanche à lundi par des techniciens de la maintenance d’Air Algérie.
« Au lieu de recourir à la négociation avec les représentants syndicaux, l’administration a opté pour le traitement autoritaire en procédant à la suspension des grévistes et au recours à la justice », dénonce le FFS dans un communiqué rendu public.
Le parti réitère son « exigence d’ouvrir un dialogue inclusif » avec l’ensemble des partenaires sociaux en vue d’aboutir à des solutions consensuelles. De même qu’il interpelle les autorités pour « mettre fin aux intimidations, et aux procédures disciplinaires abusives à l’égard des travailleurs ».
Le FFS appelle les travailleurs à la « vigilance et à la mobilisation pacifique » pour faire aboutir leurs revendications légitimes.
Quelques 120 fonctionnaires, entre ingénieurs et mécaniciens d’avions (près de 90% du nombre global des travailleurs de ce corps de métier) ont entamé une grève dès les premières heures de lundi.
Le Syndicat national des travailleurs de la maintenance des avions d’Air Algérie réclame notamment « la révision de la grille des salaires et des primes conformément aux dispositions de la convention collective », « l’accélération de l’intégration des travailleurs sous contrats à durée déterminée » et « l’arrêt des mises à pied abusives et les ponctions sur salaires sans motifs valables ».
Selon Ahmed Boutoumi, président de la SNTMA, cité par l’agence officielle, le mouvement de protestation « inopiné » a été initié collectivement par les ingénieurs de l’aviation, sans aucun couvert syndical pour réclamer à l’administration l’application des clauses de la convention collective signée entre l’administration de l’entreprise et le syndicat. Qualifiant cette grève d’anarchique, « sans approbation ou consultation du syndicat », Ahmed Boutoumi rappelle que le Syndicat a déposé, depuis près de deux mois, un préavis de grève auprès du tribunal de Dar El Beïda qui a été jugé illégal par ce dernier, ce qui a suscité l’indignation des travailleurs qui ont décidé d’entamer une grève sans recourir à aucun des syndicats auxquels ils sont affiliés, dont le SNTMA.
Pour sa part, le PDG d’Air Algérie a indiqué à la même source que la situation financière de la compagnie « ne permet pas de procéder à une révision de la grille des salaires ». Une perspective qui n’aura lieu qu’une fois la santé de l’entreprise rétablie.