Comme annoncé le 28 octobre dernier, les soignants ont observé, ce mercredi 3 novembre, une journée de grève à l’appel de trois syndicats du secteur de la santé.
Le mouvement a été marqué par une large mobilisation dans les CHU et les structures de la santé du pays, selon les syndicats. De Constantine à Bordj-Bou-Arreridj, de Blida à Alger en passant par Adrar et Ménéa, et d’autres wilayas, le mouvement a été massif d’après les données du Syndicat des praticiens de santé publique (SNPSP).
Une minute de silence a été observée à la mémoire des professionnels décédés du Covid ainsi qu’à la mémoire des martyrs de la révolution alors que notre pays fête le 67e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale.
Regroupés sous la bannière de l’Intersyndicale de la santé, les syndicats des hospitalo-universitaires (Snechu), des praticiens de la santé publique (SNPSP) et des paramédicaux (SAP), ont mis comme principal motif à leur débrayage « leur déception de la non-concrétisation sur le terrain des différentes directives du Président de la République concernant l’amélioration des conditions de travail ainsi que la situation socioéconomique de ces corps ».
Un « manque de reconnaissance » d’autant mal vécu par les professionnels de la santé au vu des efforts et des sacrifices, souvent au péril de leur vie, consentis depuis le début de la pandémie de la Covid-19 en février 2020 en Algérie.
L’érosion du pouvoir d’achat est une autre préoccupation des professionnels de la santé qui réclament une revalorisation des salaires et un relèvement du point indiciaire.
« La grève a été largement suivie »
« La grève a été largement suivie. Au bas mot, c’est à 70% à l’échelle nationale », se félicite le Dr Lyes Merabet, joint par TSA mercredi en fin de journée.
Une réunion d’évaluation aura lieu « au courant de la semaine prochaine, a ajouté Dr Merabet, en vue de discuter des perspectives».
« Nous espérons des réactions qui soient à la hauteur de ce qui a été exprimé aujourd’hui comme attentes de la part des autorités publiques », a ajouté le président du SNPSP.
« Le message le plus important pour nous c’est montrer au chef de l’Etat les réalités de ce qui se passe sur le terrain. Les décisions que le président de la République a prises en faveur des professionnels de la santé n’ont pas trouvé écho sur le terrain et n’ont pas été suivies d’application depuis plus d’une année», a expliqué le Dr Merabet.
Le président du SNPSP fait référence aux annonces concernant la prime Covid « qui n’a pas été versée depuis neuf mois » et aussi le non versement de l’indemnité décès pour les familles des professionnels de la santé décédés.
De même que l’annonce de la bonification de la retraite pour les praticiens mobilisés dans la lutte anti-Covid.
Les trois syndicats de la santé sont remontés contre la non reconnaissance de la Covid comme maladie professionnelle. « L’assurance maladie à 100% décrétée suite à une décision du président de la République, n’a pas été appliquée », a déploré le Dr Lyes Merabet.
Le praticien a précisé qu’un service minimum a été assuré pendant cette journée de protestation.
Rappelons que les 2 et 3 novembre, le Conseil national des professeurs de l’enseignement dans les trois paliers (Cnapest) a observé une journée de débrayage. Les grévistes ont soulevé des revendications socio- économiques, notamment l’amélioration du pouvoir d’achat et aussi professionnelles.