Société

Grève dans l’éducation : le ministère déplore les appels à l’escalade

Le ministère de l’Éducation nationale a déploré, samedi 22 février, qu’au moment où des actions de conciliation et de dialogue sont entreprises par ses services avec les partenaires sociaux, des appels sont lancés sur les réseaux sociaux pour des actions de protestation « en total infraction de la réglementation et des lois de la République ».

« Au moment où le ministère de l’Éducation a entamé l’organisation de rencontres bilatérales et périodiques avec l’ensemble des partenaires sociaux, dès le 20 février, conformément aux engagements de monsieur le ministre de l’Éducation nationale aux secrétaires généraux et présidents des syndicats lors de la rencontre du 14 février (…) il a été constaté une tendance vers la diffusion d’appels via les réseaux sociaux en vue d’entamer des actions de protestation sans respecter la réglementation en vigueur », lit-on dans le communiqué publié par le ministère.

La tutelle exhorte « à faire attention » contre ce genre d’appels « malveillants » et à « ne pas les suivre du fait qu’ils ne reposent sur aucun fondement juridique et réglementaire», et appelle à prendre en considération l’intérêt des élèves dont le droit à la scolarité est garanti par la Constitution.

Le ministère rappelle que le volet lié au dialogue social figure en bonne place dans son programme lequel est inscrit dans le cadre du plan d’action du gouvernement.

Ce qui, souligne la même source, traduit « la volonté sincère (du ministère) à faire du dialogue et de la concertation le « pilier de la gouvernance » dans le secteur.

Les enseignants du cycle primaire ont entamé en octobre une grève cyclique de trois jours par semaine pour réclamer essentiellement l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles et pour un meilleur statut. Cette grève a été déclarée illégale par la justice saisie à cet effet par le ministère de l’Éducation. Cependant, les grévistes revendiquent la réussite de leur grève puisqu’ils assurent avoir pu paralyser la majorité des établissements.

Jeudi, le président Abdelmadjid Tebboune a affirmé que “la succession de grèves dans des secteurs importants à un timing précis n’est ni un phénomène sain, ni une pratique syndicale”.

“Il s’agit là, de ‘politique politicienne’ et non de la politique au sens noble du terme”, a-t-il affirmé exprimant le souhait de voir “ces gens revenir au bon sens et à la raison”.

Pour ce qui est de la grève dans le secteur de l’Éducation, M. Tebboune a dit “je n’ai eu de cesse d’exprimer ma considération et mon respect pour les enseignants, notamment durant ma campagne électorale”, ajoutant avoir “demandé la révision de tout ce qui a trait aux enseignants pour leur accorder la place qui leur sied dans la société”.

Cependant, a-t-il estimé “l’annonce d’une grève nationale, alors que le gouvernement n’était même pas installé et n’avait pas encore le feu vert du Parlement n’est pas la solution au problème, qui exige du temps et des moyens matériels, financiers et organisationnels”.

L’école “souffre déjà et n’a pas encore réglé les problèmes de restauration, de transport scolaire et de chauffage”, a dit le président Tebboune, affirmant que ces grèves “ne sont pas innocentes et sont l’œuvre de syndicats non agréés”.

Le président Tebboune a également critiqué la grève des PNC d’Air Algérie et ces derniers ont repris le lendemain le travail, mais les enseignants du primaire semblent déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation.

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